Shei
Shônagon se montre curieuse de tout, et a des avis sur tout, dans le domaine des arts, des vêtements, sur les paysages et la nature (incluant bien sûr les insectes, mais peu les animaux plus gros), les objets, les hommes, les cérémonies religieuses et de cour, les comportements des femmes et des hommes de toutes conditions. Elle donne l'impression d'avoir un certain appétit de la vie, qu'elle exprime d'une façon assez pragmatique. En ce sens elle se montre différente de
Murasaki Shikibu, qui se montre dans
le dit du Genji moins gourmande de tout, mais plus romantique, poétique et presque exaltée dans sa représentation d'un homme merveilleux.
Sei Shônagon et
Murasaki Shikibu ont été contemporaines à l'époque Heian, à la cour de l'empereur Ichijô, comme dames de compagnie de deux épouses impériales différentes de l'empereur (respectivement Sadako et Shôshi, cousines germaines entre elles), et les tableaux qu'elles dressent de la société de l'époque et de la vie à la cour s'avèrent complémentaires et peuvent nous étonner, nous, européens, par le rafinement culturel et artistique de cette pointe extrême de la société en l'an 1000, que nos rois et princes étaient sans doute loin d'atteindre.
On retrouve avec plaisir dans les
Notes de chevet des wakas (courts poèmes), en moins grand nombre toutefois que chez
Murasaki Shikibu.
André Beaujard nous livre une traduction tout à fait agréable de ces
Notes de chevet, parues en 1010 et qui raviront les amateurs de littérature et de culture japonaise.
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