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Critique de Tbilissi
Cette biographie romancée aborde la vie du génie Albert Einstein par un angle tout aussi inédit que fascinant : celui de son fils Eduard.
Cette approche donne au roman un ton formidablement sensible. Je me suis laissée emporter par cette histoire.
Eduard Einstein est donc le second fils qu'Albert Einstein a eu avec Mileva, sa première épouse. Enfant précoce et prometteur, il débute des études de médecine avant d'être diagnostiqué schizophrène. Interné une première fois à 20 ans à la clinique de Burghölzli à Zurich, il y passera plus de la moitié de sa vie et ne se guérira jamais de cette maladie mentale.
Grâce à la forme du roman choral, les points de vue du père, de la mère et d'Eduard lui-même alternent.
Au travers de ces récits croisés on en apprend beaucoup sur la famille Einstein : l'origine et la personnalité de Mileva l'amour de jeunesse d'Albert, la naissance d'une fille morte dans sa petite enfance avant leur mariage, la séparation des parents en 1914 alors qu'Eduard avait 4 ans, la mort du petit Klaus dont les parents (le fils aîné d'Albert et son épouse) ne voulaient le confier à la médecine et ont préféré s'en remettre à Dieu, l'exil d'Albert aux USA où la discrimination raciale succède au nazisme de l'Allemagne hitlérienne, le désaccord puis la collaboration avec Sigmund Freud...
On mesure surtout la difficulté pour Eduard de grandir et se construire dans l'ombre de son génie de père : "Tout le monde a sa petite idée sur Einstein. Des types comme lui, il y en a un par siècle. Des types comme moi remplissent votre salle d'attente."
Les réflexions d'Eduard sont bouleversantes de sincérité et de clairvoyance, à la manière d'un enfant qui livre sans filtre sa version du monde, la culture générale en plus le rendant philosophe : "il se demande si le destin est écrit. Et s'il l'est parfois, imprimé dans les livres. Il songe que le destin s'amuse avec les hommes et qu'il se rit de lui."
Enfin je dois rendre hommage au travail de Laurent Seksik dont l'écriture fluide fait oublier la somme de recherches qu'il a dû effectuer (en atteste l'impressionnante liste de sources en fin d'ouvrage) pour nous livrer sa version de cette famille, de cet homme.
Du grand art.
Cette approche donne au roman un ton formidablement sensible. Je me suis laissée emporter par cette histoire.
Eduard Einstein est donc le second fils qu'Albert Einstein a eu avec Mileva, sa première épouse. Enfant précoce et prometteur, il débute des études de médecine avant d'être diagnostiqué schizophrène. Interné une première fois à 20 ans à la clinique de Burghölzli à Zurich, il y passera plus de la moitié de sa vie et ne se guérira jamais de cette maladie mentale.
Grâce à la forme du roman choral, les points de vue du père, de la mère et d'Eduard lui-même alternent.
Au travers de ces récits croisés on en apprend beaucoup sur la famille Einstein : l'origine et la personnalité de Mileva l'amour de jeunesse d'Albert, la naissance d'une fille morte dans sa petite enfance avant leur mariage, la séparation des parents en 1914 alors qu'Eduard avait 4 ans, la mort du petit Klaus dont les parents (le fils aîné d'Albert et son épouse) ne voulaient le confier à la médecine et ont préféré s'en remettre à Dieu, l'exil d'Albert aux USA où la discrimination raciale succède au nazisme de l'Allemagne hitlérienne, le désaccord puis la collaboration avec Sigmund Freud...
On mesure surtout la difficulté pour Eduard de grandir et se construire dans l'ombre de son génie de père : "Tout le monde a sa petite idée sur Einstein. Des types comme lui, il y en a un par siècle. Des types comme moi remplissent votre salle d'attente."
Les réflexions d'Eduard sont bouleversantes de sincérité et de clairvoyance, à la manière d'un enfant qui livre sans filtre sa version du monde, la culture générale en plus le rendant philosophe : "il se demande si le destin est écrit. Et s'il l'est parfois, imprimé dans les livres. Il songe que le destin s'amuse avec les hommes et qu'il se rit de lui."
Enfin je dois rendre hommage au travail de Laurent Seksik dont l'écriture fluide fait oublier la somme de recherches qu'il a dû effectuer (en atteste l'impressionnante liste de sources en fin d'ouvrage) pour nous livrer sa version de cette famille, de cet homme.
Du grand art.
