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Critique de LoupAlunettes


La scène s'ouvre sur les origines d'une grande famille du Théâtre depuis 1766.

C'est très émouvant.

Billy Marvel, très jeune garçon que l'on suppose comédien, perd son grand frère lors d'une tempête sur le navire "le Kraken", la scène marine tout aussi supposée sur laquelle les deux se produisaient devant un public captif.

Plus tard, l'image de Marcus Marvel ornera la fresque de la coupole du Royal Théâtre de Londres, comme un ange protecteur des comédiens, symbole inspiré par Billy qui sera "adopté" par la troupe de comédiens.

Apprenant le nouveau métier de machiniste, Billy se montera dans l'âme et le corps, le gardien d'une longue lignée de comédiens sur cette même scène.

Nous voyons donc, nous lecteurs, défiler les générations et le feu sacré se transmettre chez les Marvels, selon les ambitions et les capacités de chacun. C'est très bien amené.

Nous terminons la 1ère aventure avec Léonte, le mouton noir de la famille Marvel, qui ne se trouve pas très doué pour la discipline et se fera chasser par son père pour avoir poser le déshonneur par sa maladresse en public.

Nous basculerons en 1990, après que le jeune Léonte sauve héroïquement son grand-père de l'incendie accidentel du Théâtre.


Comment Brian Selznic va t-il lier le destin des Marvels à celui du nouveau héros Joseph?

1990. le jeune Joseph, fils de parents riches très pris, va fuguer pour retrouver son meilleur ami Blink qui ne se plait pas non plus dans leur pensionnat pour les mêmes raisons.

Sa seule adresse, celle d'un oncle qu'il ne connait pas mais par le biais duquel il espère pouvoir se faire aider pour trouver Blink.

On appréciera la candeur de Joseph qui se sauve contre l'avis parental et espère se faire aider par un adulte responsable pour maintenir la situation.

Mais responsable, l'est-il?

Albert est un excentrique solitaire dont la famille de Joseph ne parle jamais.

Joseph vient bouleverser son quotidien étrangement réglé et le contact va être complexe.

Ce qui est sûr, c'est que Albert va rapidement le renvoyer d'où il vient.

En attendant, Joseph doit se faire discret, ne rien toucher.

Si les gestes de Albert se montrent naturellement affectueux, son attitude est pour le moins étrange, intrigante et sauvage.

Albert dresse sa table et son salon comme si il attendait des invités ou plus exactement de façon dérangée comme ses attendus s'étaient juste absentés.

Les manies cachent un secret qu'il n'est pas près à partager.

Joseph découvre des portraits et photos qui représentent les membres d'une certaine famille Marvel. Joseph et Albert sont tout aussi roux que la famille.

Que peut-il y avoir de non avouable avec les Marvel et avec la propre histoire d'Albert?




Définitivement fan de cet auteur Brian Selznick.

Talentueux sur le roman très très illustré, il nous fait oublier l'épaisseur de ces ouvrages proposés et arrive avec charme à transcender cette compétence graphique par une autre, celle d'inventer de belles histoires.


Les illustrations, qui introduisent le volume vont, comme le texte qui prendra le relais pour le deuxième destin plus tard, raconter une aventure.



Brian Selznick use souvent des mêmes ressources, lier deux histoires à travers le temps et mêler des destins. Mais nous sommes récompensés de deux histoires bien plus que l'idée de mêler deux destins et ça, c'est chouette.

Il rend hommage aussi à chaque fois sur la note du petit drame émouvant à l'art du spectacle, les débuts du cinéma, ceux du théâtre, des spectacle de Prestidigitation.

Nous renvoyons aux excellents "Black Out", "Hugo Cabret", "La Boîte magique d'Houdini".



Quel point fort ces dessins très présents!

L'aventure familiale illustrée, va faire parti des 2/3 du livre et le jeu visuel de découpage des images par l'auteur contribuera à nous immerger dans sa magie de l'émotion.

Il y a de la mise en scène, sur les mains, les visages,les objets, avec des plongées, contre-plongées, des zooms, des modes astucieux de narration discrète par l'utilisation de coupures de presse pour pallier à l'absence de texte.

C'est génial! On a les lèvres qui s'étirent, la larme au coin de l'oeil, les yeux qui s'écarquillent, c'est très riche de niveaux d'émerveillement.

Cela se lit avec plaisir et d'une grande facilité, fluidité.

Juste Bravo! Un bel objet.
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