Sa maman pensait sérieusement que leur séjour à la campagne assagirait le petit Victor. Qu'il arrêterait de retenir sa respiration sous l'eau, qu'il ne tenterait plus de s'évader d'une grosse malle à l'identique de son héros, le grand maître de l'escamotage, de la grande évasion, le célébrissime Harry Houdini.
Le croiser sur le quai de la gare n'a pas aidé à s'assagir. Il lui avait voler gentiment l'étiquette de son bagage en échange d'une lettre de sa part. le petit fan était comblé et ses tentatives d'évasion avaient redoublé, au désespoir des murs qu'ils ne pouvaient traverser. Il reçut une invitation à venir partager quelques secrets de magiciens. Pourtant, il ne put être reçu, Harry Houdini avait rendu son dernier souffle. Il avait donné sa dernière évasion dans ce monde. Il laissa au petit Victor une boîte. Avec des initiales.
: L'auteur est définitivement attiré par Music Hall et fasciné par la magie du spectacle. Après Mélies, Brian Seznick nous livre la mémoire d'un autre grand personnage qui révolutionna l'Art et le spectacle, Harry Houdini, référence de la prestidigitation et roi de l'évasion. L'auteur l'inclue là aussi dans l'aventure d'un garçon qui éffleure l'art du bout des doigts et va finalement s'y trouver plonger par la rencontre. Si Hugo Cabret perçait le secret d'un automate mystérieux qui écrit, Victor s'active à découvrir celui des tours de Houdini. le mystère reste en effet entier et la maman se lasse de sortir son fils de sa valise. L'auteur arrive ici aussi à créer l'émotion, entre le texte et l'image, les deux sont complémentaires et dissociables, ils peuvent indépendamment l'un de l'autre raconter l'histoire et cela donne un résultat de qualité.
Ce volume est plus mince que les précédents, bien qu'il était très aisé de les parcourir, les illustrations ayant la part belle des ouvrages. Moins de zoom, de jeux de perspectives, la rencontre avec Houdini et les tentatives de copiage de Victor suffisent à dynamiser en parlant aux sentiments. C'est juste drôle et touchant. le ton change avec la mort du héros et le sentiment désabusé de l'enfant qui se sent trahit, floué avec la boite. le temps passe et pourtant, Harry Houdini ne l'avait pas oublié et avait salué son admirateur comme il se doit.
Les dernières pages nous en disent plus sur le roi de l'évasion et nous expliquent les conditions qui firent émerger cette histoire.
Un auteur-illustrateur remarquable, dans le trait et la sensibilité des histoires, des histoires qui semblent d'ailleurs par l'inspiration faire personnellement écho et parlent aussi d'enfance à la manière d'un
Steven Spielberg.