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Critique de darkmoon


1. Critique du livre :

C'est beau, très beau. Hugo Cabret est un fabuleux conte, qui est capable de toucher les petits comme les grands.

On retrouve le jeune Hugo, orphelin, vivant dans une gare dans le Paris des années 30. Son passé est un mystère et son destin une énigme. de son père, il ne lui reste qu'un étrange automate dont il cherche la clé - en forme de coeur - qui pourrait le faire fonctionner. Véritable souricière, trajectoires en spirales parsemées de mécaniques, Hugo est le maître du temps et de l'espace. Les recoins cachés n'ont aucun secret pour lui, c'est sa maison, son unique lieu où il aime être. En rencontrant Isabelle, il a peut-être trouvé la clé, mais ce n'est que le début de l'aventure…

Brian Selznick nous livre un conte poétique et sublime baigné d'un univers enfantin, fait de magie et de cinéma, un roman d'aventures formidablement mené avec beaucoup d'inventivité et d'imagination. le tout dans un Paris fantasmé, proche de celui des rêves... A prime abord, on imagine que ce roman graphique est destiné aux enfants et on se rend compte que l'histoire est bien plus subtile et profonde que ce qu'elle n'y paraît.

J'ai trouvé la seconde moitié du roman, encore plus passionnante, notamment l'hommage poignant à l'artiste déchu que fut Georges Méliès, le père de la science-fiction au cinéma et même le père du cinéma tout court. Selznick nous fait plonger dans les coulisses de l'univers de ce génie à l'état pur qui voulait "capturer les rêves". Cela reste un plaisir exquis de se laisser guider avec une telle maîtrise pour pénétrer peu à peu dans une fiction qui s'avèrera bien différente de ce à quoi on s'attendait. Selznick laisse vite tomber le rideau des apparences, et entre au coeur du sujet qui le passionne: la mémoire et la magie du cinéma.

Ce roman graphique est un pur bonheur pour l'esprit et le coeur, une fontaine de fraîcheur dont on sort avec les yeux écarquillés. L'histoire de cet enfant qui, par fidélité à la mémoire de son père, aide à réhabiliter le grand cinéaste est d'une ingéniosité folle, Selznick mêlant avec une virtuosité étourdissante les éléments romancés et ceux de l'histoire du septième art pour arriver à un récit confondant d'ingéniosité et d'efficacité. Hugo Cabret respire l'amour que l'artiste porte à son art.

2. Critique du film :

Cinéphile obsessionnel, il était inévitable que Martin Scorsese consacre un jour un film au cinéma. Il a décidé de franchir le cap en adaptant le romand de Hugo Cabret, pour notre plus grand bonheur. Rien d'étonnant à ce que le film ait raflé la majorité des prix techniques aux Oscars. Photo, musique, décors, costumes, tout est du travail d'orfèvre. L'utilisation de la 3D est tout aussi réussie. Scorsese a souvent répété que c'était une de ses principales motivations en acceptation de réaliser que qui constitue pour lui une commande. Pour cela le cinéaste soigne chaque cadre, travaille la perspective et la profondeur de champ, plaçant régulièrement une accroche au premier plan pour donner du relief à son image et utilisant intelligemment la fumée ou la vapeur. Il se permet même de faire un "remake" 3D de L'Entrée d'un train en gare de la Ciotat des frères Lumière. Et c'est là que réside le charme de toute l'histoire, la re-création des tournages de Méliès, portés par un enthousiasme juvénile dont on sent Scorsese le digne dépositaire, mais aussi la reconstitution des chefs d'oeuvre du maître, qui distillent une poésie foudroyante, sont ce qu'on aura vu de plus sublime sur un grand écran depuis longtemps. Soulignons enfin l'excellence de l'interprétation (en particulier un Sacha Baron Cohem juste et touchant comme jamais), et réjouissons-nous de pouvoir désormais jouir encore et encore de cette magnifique déclaration d'amour au cinéma par l'un des plus grands cinéastes de l'histoire.
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