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Critique de Doralex72


Je remercie Babelio et les édition Nouveau Monde de m'avoir fait parvenir cet ouvrage dans le cadre de la masse critique Non-fiction du mois de février 2021.
Deux éléments ont guidé mon choix pour ce livre : le droit et la justice, et l'histoire. Et un sujet peu banal : l'évasion d'hommes et de femmes condamnés par le système judiciaire et qui veulent en réchapper en se soustrayant à leurs peines.
Franck Sénateur nous livre 22 portraits de condamnés en tout genre, de la Révolution Française à nos jours, qui ce sont fait la belle. Dans ces portraits, l'éclectisme est de mise : des hommes comme Henri Charrière dit Papillon, et des femmes comme Albertine Sarrazin ; des inconnus comme les adolescents de Belle-Île, et des célébrités comme Rédoine Faïd. Les évasions sont plus ou moins spectaculaires et certaines semblent avoir été si simples qu'elles en font sourire : si certaines ont mobilisé hélicoptères et armes de poings, d'autres se sont réalisées par la simple escalade d'un mur ou le saut par une fenêtre. Une fois évadés, il y a ceux qui ont eu une véritable seconde vie, une carrière même, on pense alors à Vidocq. D'autres auront erré ou auront vécus une vie de cavale comme Mesrine. D'autres encore seront repris et se suicideront en prison comme Jean-Pierre Treibert.
Il n'est pas question ici de faire l'apologie de l'évasion. Il est juste question de se mettre à hauteur d'homme et de femme, et de comprendre que chaque être humain privé de liberté fera tout, si tant est qu'il soit suffisamment téméraire et que la chance lui sourit, pour la regagner. Si désormais les condamnés effectuent leurs peines dans des prisons et restent sur le territoire métropolitain, il en allait différemment au début du siècle dernier où les condamnés partaient pour les bagnes de Guyane ou de Nouvelle-Calédonie. A la peine s'ajoutait l'éloignement.
J'ai trouvé cette lecture enrichissante. Au-delà des parcours de vie, c'est une immersion dans le milieu carcéral qui nous est offert. C'est aussi une vision française de la justice qui nous est exposée. de tout temps la France a condamné le fait même de s'évader, là où nos voisins suisses et belges ont une vision peut-être plus pragmatique : la Belgique ne punit pas pénalement le fait de s'évader mais uniquement les infractions qui pourraient être commises à cette occasion ; la Suisse considère que le fantasme de l'évasion permet au détenus de supporter sa peine et elle ne condamne pénalement que l'assistance à l'évasion et non l'évasion elle-même.
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