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Citations sur C'était : De la vie salariée en openspace (et la quitter) (11)

C’était lire, lire en entrant dans le métro et du métro en sortir en lisant. C’était poursuivre sa lecture sur le trottoir, ne pas s’arrêter, impossible dans ce passage-là, une scène coupe-souffle qui fait tourner les pages et c’était donc marcher en lisant et en évitant les obstacles, levant les yeux de la page le moins possible, utiliser sa vision périphérique, trottoirs (hauteur), rues (feu), voitures (vitesse), piétons (trajectoire), détritus (degré de salissure), crottes (éviter) et arriver dans la rue du bureau toujours lisant, ralentir le pas, lire, lire dans le hall, lire dans l’ascenseur, lire, il fallait bien, ensuite, s’arrêter de lire.
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C’était croiser un collègue dans le métro, le matin, et savoir qu’il faudrait terminer le trajet à deux à moins de faire semblant de l’ignorer (détourner la tête, le corps, fermer les yeux, faire celui qui se repose, changer discrètement de rame, être pris d’une frénésie texto, se perfectionner encore à Snake), au risque qu’il constate l’évidence de cette ignorance volontaire.
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C’était se lever de sa chaise cinq roulettes, dossier et siège réglables, et aller voir tel collègue, pour tel sujet projet et, sur le trajet, discuter, plaisanter, avec qui l’on croise, faire un détour par tel bureau. Pareil au retour, mais plus rare, à cause de l’information, maintenant en main, qui poussait, exigeante, autoritaire, au poste de travail, et qui allait guider les heures suivantes, jusqu’au soir.
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C’était voir les délégués du personnel raser les murs, de leurs affichages syndical ou CE, de leur permanence hebdomadaire à laquelle personne n’osait se rendre, tout comme eux n’osaient pas passer dans les bureaux à la recherche des revendications. C’était se dire « nous sommes en France, c’est pire ailleurs, tenons bon, encaissons, tenons bon encore un peu ».
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C’était subir chaque matin la stridence du radio-réveil, l’appel au lever, au garde-à-vous et avoir, à ce moment, depuis son lit, la vision du bureau, là-bas, et du temps à y passer, assis, tête baissée vers l’écran.
C’était d’arriver le matin pour trier les mails, passer du temps, classer en listes. Jusqu’à la première sonnerie du téléphone, ou jusqu’au premier mail urgent.
C’était lancer une blague, potache, à travers l’openspace, et dépressuriser d’un coup tout le bureau, pendant cinq minutes, avant que l’entrechoc plastique et liquide des claviers ne reprenne.
C’était mettre le casque pour visionner une vidéo tout juste reçue par mail, et ne pas rire trop fort. La faire suivre, éventuellement, choisir à qui.
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C’était un jour de vrai retour aux choses du quotidien, douche froide et oublier, pour un temps, les délices du jeu de la veille autour d’une de ces présentations Powerpoint qui veulent contenir, en quelques « bulletpoints », vos tâches des semaines à venir, la stratégie d’entreprise sur les cinq prochaines années, l’économie mondiale.
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C’était voir les délégués du personnel raser les murs, de leurs affichages syndical ou CE, de leur permanence hebdomadaire à laquelle personne n’osait se rendre, tout comme eux n’osaient pas passer dans les bureaux à la recherche des revendications. C’était se dire « nous sommes en France, c’est pire ailleurs, tenons bon, encaissons, tenons bon encore un peu. »
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C’était le pot de départ d’un collègue, noix de cajou, tucs, chips, cidre, coca, chamallows, trinquer plastique, souvenirs vite passés, pochette cadeau,
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Être, pour une fois, fier de son travail, sans toutefois pouvoir s’en vanter ouvertement.
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se demander ce qui faisait office, face au poids de ces jours, de compensation et la regarder, cette compensation, la tenir dans le creux de ses paumes, sourire tristement à son poids car la savoir chaque nouvelle année plus petite que la précédente et penser au vote, à la démocratie, à la société, au bien commun, au contrat social, à la paix et regarder, dans la rue, le calme, le calme infini de ces étendues grises usées chaque jour par nos semelles.
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