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Citations sur L'affaire Toulaév (9)

- Répondre à un interrogatoire ? Après cet enlèvement illégal ? Sans savoir qui vous êtes - ou ne le sachant que trop - sans garanties d'aucune sorte ?
La tête massive du bellâtre oscilla légèrement sur la cravate ; les dents, larges et jaunes, s'y découvrirent... Cette brute aussi entendait sourire. Ce qu'elle murmura devait vouloir dire : "Nous saurons bien vous y obliger." Bien sûr. Avec un courant électrique à faible tension, on peut tordre une créature humaine en tous sens, la plonger dans les pires convulsions de l'épilepsie, de la démence, bien sûr, et je le sais.
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Qui sait combien de fusillés sont encore nécessaires pour nourrir la terre russe ?

Nous avons cru voir si clair devant nous au temps de la Révolution, et nous voici replongés dans les ténèbres; peut être est-ce le châtiment de notre orgueil.
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Ils prirent rendez-vous dans le bois, sur l'Istra, parce qu'il n'eût pas été sensé de se rencontrer en ville ni chez Philippov qui voisinait avec des cheminots.
"je ne reçois jamais personne, disait Philippov, c'est le plus sûr. Et puis, de quoi parler avec les gens ? "
Philippov survivait sans y rien comprendre à plusieurs équipes successives d'économistes de la Commission Centrale du Plan.
" Le seul plan qui sera accompli à fond, plaisantait-il, c'est celui des arrestations."
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Il dînait vite au réfectoire d'entreprise en lisant l'article de tête du journal, qui disait toujours de la même voix administrative que l'on était en marche, en plein progrès, en plein essor, incomparablement, victorieusement, malgré tout, pour la grandeur de la république, le bonheur des masses laborieuses, témoin les deux cent dix usines ouvertes en un an, l'éclatant succès du stockage des céréales et...
"Mais moi, se dit un jour Romachkine en avalant sa dernière cuillerée de semoule froide, je pressure la misère."
Les chiffres l'attestaient. Il perdit sa tranquillité. Tout le mal vient de ce que l'on pense, ou plutôt de ce qu'il y a en vous un être qui pense à votre insu, puis tout à coup émet dans le silence du cerveau une petite phrase acide, insupportable, après laquelle on ne peut plus vivre comme auparavant. Romachkine fut terrifié de cette double découverte : qu'il pensait et que les journaux mentaient.
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Le chef demanda tranquillement :
— Alors, tu trahis, toi aussi ?
Tranquillement, du fond d’un calme sûr, Kondratiev répondit :
— Je ne trahis pas, moi non plus.
Chaque syllabe de cette terrible phrase se détachait comme un bloc de glace dans une blancheur polaire. Sur de telles paroles, impossible de revenir. Quelques secondes encore, et tout serait fini. Pour de telles paroles, ici, on devrait être anéanti sur place, instantanément, Kondratiev les acheva fermement :
— Et tu dois le savoir.
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Se coucher dans des draps une fois de plus, se débattre avec une pensée inutile et impuissante, savoir qu’il y’aura l’heure absolument noire de la lucidité en plein vide, quand la vie n’a plus aucun sens, et si elle n’est plus que cette angoisse vaine, cette conscience vacillante de l’à quoi bon, comment se fuir ?
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Depuis son retour d'Espagne, Kondratiev vivait dans une sorte de vide. La réalité le fuyait. Sa chambre, au quatorzième étage de la Maison du Gouvernement n'était qu'abandon. Les livres s'empilaient sur le petit bureau, ouverts, les uns sur les autres. Les journaux dépliés encombraient le divan sur lequel il se jetait subitement, les yeux au plafond, le cerveau vide, avec une légère sensation de panique dans la poitrine.
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L’homme prit de vertige sait qu’un double en lui aspire au soulagement de la chute.
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Le sein dur et pointu de Maria effleura le bras de Kostia, il sentit la forte odeur des aisselles de la jeune femme, il lui vit des yeux vertigineux.

– Kostia, il faut prendre des décisions, sans cela nos gens sont encore capables de s'égailler…
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