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Formidable dénonciation de la société soviétique et surtout de la terreur stalinienne .

A travers une galerie de personnages de toutes conditions sociales, l'auteur nous démontre toute la perversité d'un système.

Ou comment, les accusateurs d'aujourd'hui deviendront les accusés de demain.
Ou comment, l'obscur petit fonctionnaire s'acharne à appliquer des directives qu'il sait être criminelles et qui provoqueront une famine et donc des milliers de morts.
Ou comment, le régime fait régner la peur, en effet être ami, prit en photo avec celui qui est maintenant l'ennemi du peuple, peut vous coûter très cher.
Ou comment, le pouvoir encourage la délation et entretient la corruption et détruit l'idéal révolutionnaire de tout un peuple. En effet, pour Staline et ses comparses, personne n'est totalement innocent et chacun complotera un jour contre la nation.

L'auteur nous emmènera en Espagne, pendant la guerre civile, ou là encore l'on pervertira les combattants de toutes tendances avec les mêmes menaces et éliminations au nom du parti.

Au final, ce livre écrit avec passion, nous démontre l'absurdité d'une politique qui tua ses propres enfants.

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Dans ce roman inspiré de faits réels, Victor Serge nous emmène au coeur du régime stalinien. Il décrit avec minutie les origines des procès de Moscou et la logique interne d'un régime qui avait fait de la purge une technique de survie. Révolutionnaire lui-même, Serge à vécu de l'intérieur la mise en place de la dictature soviétique et a fait l'objet de poursuites par le Guépéou. Ceci n'en rend son roman que plus poignant.
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Belle plongée dans un triste épisode de l'histoire d'un auteur du xxème siècle trop méconnu que les éditions zones ont eu la bonne idée de rééditer en 2010........
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Un homme a été tué dans une rue, comme il se doit une enquête est diligentée mais voilà nous ne sommes pas dans n'importe quel pays mais en URSS, à Moscou dans les années trente et c'est un apparatchik qui a été assassiné. Dans un pays totalitaire la mort d'un dirigeant ne peut pas être un meurtre ordinaire, pour ce régime construit sur la paranoïa le coup vient forcément de haut et participe d'un complot. le système répressif étant parfaitement rodé et les années trente celles des grandes purges, la machine à broyer se met en route immédiatement.

Dans ce roman rude et austère Victor Serge décortique les mécanismes impitoyables qui poussent l'état stalinien à dévorer ses meilleurs enfants. Car ce sont des vieux combattants du bolchévisme qui sont suspectés, si tout innocent est un coupable qui s'ignore les anciens sont encore plus suspects : ils ont connu Lénine, ils ont côtoyé Staline et ses manoeuvres et ont compris les dérives du système, leur existence même est un danger.

Serge aligne les portraits, les parcours de ces hommes qui sont des durs, certains ont les mains sales car ils ont été bourreaux avant d'être victimes, ils ne sont pas surpris ils savent ce qui les attend. Il ne sert à rien de se défendre, de faire valoir des états de service, l'étape ultime sera l'aveu car tous avouent, même les crimes les plus invraisemblables. le moyen suprême est de les convaincre qu'ils sont coupables pour le bien du Parti, le contester serait donner raison à la contre-révolution et trahir ce qui a fait le sens de leur vie.

On ne peut s'empêcher de rapprocher ce tableau affligeant du totalitarisme stalinien de celui du dictateur Poutine, comme pendant l'URSS les systèmes policier et judiciaire d'aujourd'hui sont aux ordres, arrêtent et condamnent sans vergogne et la population endoctrinée assiste à ces crimes sans émotion.
Lecture tristement instructive qui demande des efforts au lecteur car si la langue de Victor Serge est élégante, l'atmosphère du roman est irrespirable et déprimante. Même si parfois on rirait devant tant d'absurdité ubuesque.
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Victor Serge reste un romancier à découvrir, comme si l'on avait encore Orwell à découvrir, ceci pour donner une idée du personnage. Comme lui il est un des premiers à dénoncer le totalitarisme soviétique, alors que les soi disant intellectuels continueront pendant longtemps, en tout aveuglement volontaire à faire des odes à l'escroc Staline. "L'affaire Toulaev " montre on ne peut mieux comment la terreur, la soumission, la lâcheté, l'arrivisme se conjuguent pour emballer la plus formidable machine à broyer les individus. L'écriture n'a pas vieilli, rapide, incisive, engagée, résolument moderne. Serge restera un homme libre, au péril de sa vie, qui sera aussi courte que celle d'Orwell, d'ailleurs.
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essentiel
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