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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Marie-Claudine est une déracinée : haïtienne par sa mère, elle a quitté sa vie à Montréal pour suivre Arnaud, son compagnon, revenu en Guadeloupe auprès de ses parents et de ses amis pour gérer l'entreprise familiale.
En attente d'un permis de travail, elle observe de son balcon la vie, les gens, les paysages de Guadeloupe, le quotidien et le rythme de vie de chacun.
Elle porte un regard aiguisé et juste sur les français : "C'est aussi un travers pour le moins français. Il n'y a pas un citoyen ou même un animal ici qui n'ait son opinion et sa solution aux problèmes socio-économiques.", mais Marie-Claudine est aussi une romantique aimant lire : "Mon âme romanesque me poussait à dévorer ces récits fantastiques d'amoureux impénitents, aux mains sales et calleuses, mais au coeur noble. Des personnages solitaires dont je me sentais si proche, autrefois.".
Ce roman, c'est celui du vague à l'âme de Marie-Claudine qui erre et se cherche au cours de longues journées, qui essaye de retrouver son compagnon tel qu'il était avant et de se faire sa place en Guadeloupe.
Mais il n'est pas facile de se faire accepter et d'intégrer une communauté, pourtant Marie-Claudine fait des efforts et sa multiculturalité l'y aide, mais comme le lui explique une personne, dans le monde il n'y a de la place que pour les fourmis rouges, celles qui dominent : "Pour moi, les fourmis sont à l'image des gens d'ici. Marie-Claudine, nous vivons dans un monde où il n'y a de place que pour les fourmis rouges. Et je suis sûr que si les autres le pouvaient, elles les imiteraient en tous points, quitte à se montrer plus cruelles parfois que les autres espèces.".
Le récit tarde quelque peu à prendre son envol et laisse craindre une platitude, mais il faut être patient car petit à petit il se tisse et le décollage se fait doucement mais sûrement.
Et si la partie consacrée au matin tarde à se mettre en place et ne présente qu'une Marie-Claudine passant son temps à observer les gens de son balcon dans une banalité manquant d'originalité et de piquant, tout bascule dans le milieu de l'après-midi pour s'accélérer le soir et donner un souffle au récit ainsi qu'une intrigue qui pique de curiosité le lecteur.
Le style d'Edith Serotte est fluide et facile à lire, sa pensée est bien construite et se dévide sans difficulté, d'autant plus qu'elle livre à travers ce récit une fine analyse des comportements humains, à travers le regard et les pensées de Marie-Claudine mais aussi dans la construction du personnage d'Arnaud qui est parti du Québec parce qu'il n'avait plus rien à y espérer et qui, en revenant chez lui, espérait y retrouver les personnes et les choses inchangées or, tout est différent et ce n'est pas pour autant qu'il est accepté de tous les bras ouverts et porté aux nues : "Les amis ont vieilli, eux aussi. Et les tumeurs de la vie ne les ont pas épargnés. le retour de l'enfant prodigue n'est qu'une parabole dont se détournent les plus blessés d'entre eux. Les histoires de caramels mous chapardés ne font plus sens. Solidarité est un concept inventé pour les pauvres de tout.".
Il se dégage également de ce récit une évocation de Montréal et surtout une ambiance propre à la Guadeloupe que le lecteur ressent très bien, tout comme une forme de bercement dans le récit de Marie-Claudine qui transporte en décor réel et permet de s'évader le temps de la lecture.

"Les fourmis rouges" est un roman mélancolique, récit d'un vague à l'âme qui transporte le temps d'un peu plus d'une centaine de pages le lecteur aux Caraïbes, un voyage littéraire à ne pas refuser.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Marie-Claudine, jeune femme d'origine haïtienne est venue s'installer dans les années soixante au Canada avec ses parents pour fuir la tyrannie des Duvallier. Elle enseigne l'espagnol dans un collège de Montréal et s'emploie à essayer de trouver des solutions pour les élèves décrocheurs. C'est dans une association de soutien scolaire qu'elle rencontre son « chum », Arnaud, originaire de la Guadeloupe. Tous deux filent le parfait amour. Mais un jour, Arnaud, qui se retrouve licencié, décide de rentrer au pays. Marie-Claudine se retrouve seule, sans travail, dans une famille et un milieu inconnu. Parviendra-t-elle à s'adapter à ce nouvel environnement ?
Ce très court roman (124 pages), qui en contient encore moins si l'on retranche les nombreuses et copieuses citations du livre de Jacques Roumain « Gouverneurs de la rosée », se lit très rapidement sans doute en raison du style simple et proche de la langue parlé qui est utilisé. La pensée d'Edith Serotte est claire et facile à suivre même si elle truffe son texte d'une multitude d'expressions haïtiennes ou québécoises très souvent traduites en bas de page mais pas toujours. L'ennui avec ce roman, c'est que ce n'en est pas vraiment un. C'est plutôt une sorte d'extrait de journal intime présenté en trois parties (matin, après-midi et soir) et composé d'impressions passagères, de portraits de personnages et de scènes de la vie quotidienne croquées sur le vif. le lecteur est heureux d'apprendre que Marie-Claudine se trouve trop grosse mais n'en souffre pas, qu'elle adore cuisiner antillais, qu'elle s'estime polyglotte mais a un peu de peine avec le créole, qu'elle a le blues de Montréal et qu'elle se croit trompée quand son « chum » a l'air de s'éloigner un peu d'elle. Tout cela est d'un banal, d'un quelconque, d'un quotidien si peu signifiant qu'il ne fait pas rêver du tout. Raconter une tranche de vie, pourquoi pas ? Encore faut-il y mettre de l'humour, de l'originalité, de l'esprit ou tout sauver par un style flamboyant, décalé, époustouflant. Ce n'est malheureusement pas le cas pour ce livre qui sera aussi vite oublié qu'il a été lu.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Ce roman présente sous la forme d'un journal qui n'en n'est pas vraiment un, le parcours d'intégration d'une jeune femme qui quitte Montréal, où elle a presque toujours vécu, pour suivre son compagnon qui retourne vivre et travailler auprès de sa famille en Guadeloupe.
Cet ouvrage est intéressant pour le choc culturel qu'il met en avant. Montréal manque à la jeune femme, et elle a du mal à s'implanter à Point-à-Pitre. Son bagage culturel et linguistique qu'elle met en avant ne lui a pas été d'une grande utilité, et elle est confrontée à l'administration française. Les espoirs de son compagnon sont vite déçus, il peine à retrouver ses marques sur fond d'histoire familiale perturbée et de secrets enfouis.
J'ai l'impression qu'Edith Serotte, qui a aussi un parcours géographiquement étoffé, passe à côté de quelque chose. J'aurais aimé que sa narratrice, Marie-Claudine, présente davantage la rencontre culturelle au lieu de se replier sur elle-même, elle passe son temps à se plaindre de son sort sans le prendre en main, et cela finit par devenir ennuyeux le doute sur son choix de vie commence dès la page 12, et ne s'arrête plus. Au final, je n'ai pas trouvé ce que j'attendais, le roman ne m'a pas emporté, ni surprise. Ou alors, c'est moi qui suis passée à côté de quelque chose.
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Haïtienne par sa mère et montréalaise de coeur, Marie-Claudine suit son compagnon Arnaud qui souhaite retourner vivre en Guadeloupe, où il a grandit. La jeune femme découvre un nouveau monde, qui lui fait cruellement sentir la perte d'une vie québécoise riche en rencontres et en action. Ici, elle est en attente de son permis de séjour et regarde passer le temps. En parallèle, Arnaud devient de moins en moins présent … Accepter ce nouveau pays passera peut-être par s'accepter soi-même d'abord …

Le roman entier – court par ailleurs – est mené sur une tonalité blues : mais est-ce vraiment un roman ? L'ensemble est plutôt présenté comme un journal intime qui reprend une journée de Marie-Claudine, faite de flash-back cependant, ce qui résout le problème de la temporalité. Une chronique douce amère sur le retour au pays, l'exil, l'éloignement et surtout le choc des cultures, non attendu. Tout cela mené par un style simple, fluide.

"Pour moi, les fourmis sont à l'image des gens d'ici. Marie-Claudine, nous vivons dans un monde où il n'y a de place que pour Les fourmis rouges. Et je suis sûr que si les autres le pouvaient, elles les imiteraient en tous points, quitte à se montrer plus cruelles parfois que les autres espèces.".

Un texte sympathique mais sans plus, qui ne m'a fait ressentir aucune émotion, à part une petite pointe de curiosité sur la vie des guadeloupéens, qui se rapproche finalement assez des métropolitains. Tout est survolé sans vraiment de profondeur et le lecteur finit par être frustré. Peu d'originalité et de surprise donc, une déception.
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
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Les fourmis rouges sont les plus combattives, celles qui résistent le mieux. Marie-Claudine, d'origine haïtienne mais résidant à Montréal avec sa mère saura-t-elle s'adapter à ce nouveau déracinement qui l'emmène à Point à Pitre. Elle part avec Arnaud, son compagnon guadeloupéen rencontré dans une association pour l'insertion professionnelle de Montréal. Licencié, il rejoint son pays d'origine pour travailler dans l'entreprise familiale.
Marie-Claudine, professeur d'espagnol, se retrouve dans un nouveau pays, loin de sa famille, sans emploi.
" Ma maman est une chanson gravée sur un vieux vinyl. On connaît le refrain par coeur. Les paroles sont désuètes, mais l'entendre à nouveau fait du bien."
Alors qu'Arnaud retrouve ses parents, ses anciens amis, ses repères, elle sombre dans l'ennui, l'isolement et l'incompréhension des gens qui l'entourent.
Elle se sent laide, rejetée pour la première fois par ce compagnon pourtant si aimant et si proche de ses valeurs lorsqu'ils vivaient à Montréal.
" J'ai laissé dans ma belle province la recette du bonheur tout simple, celui de l'amour de soi et cette capacité à rendre l'autre heureux."
Si l'histoire est assez superficielle, l'auteur parvient grâce à son style à communiquer les sentiments de la narratrice. Son regard, un peu extérieur des rues et des habitants de Pointe à Pitre, ses désillusions, sa nostalgie du pays, ses craintes permettent de ressentir parfaitement ses états d'âme.
" passer le cap des idéaux pour mieux franchir ceux de la vie. Ne rien demander de plus que ce que l'autre est en mesure de donner. Ne rien offrir de mieux que ce que je suis en mesure de proposer."
Après une période d'aveuglement, elle pourra peut-être mieux cerner les gens qui l'entourent et comprendre leur vie.
Lien : http://surlaroutedejostein.w..
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Court et d'une écriture facile, ce roman nous parle du déracinement, de la difficile adaptation à une autre terre, à une autre culture.

Arrivée en Guadeloupe de Montréal avec son compagnon, Marie Christine va vite apprendre ce que l'exil veut dire. Si au Canada, elle avait à force de travail et d'intégration réussi à se faire une place enviable, son arrivée en Guadeloupe s'avère difficile. Elle ne peut pour le moment travailler, se retrouve seule dans un milieu qu'elle ne connait pas, et dans une famille truffée de non- dits.

L'ouvrage a le mérite d'être court, et d'être facile à lire. Plus long, il aurait vite été ennuyeux tant l'auteur peine à y mettre un peu de fantaisie, de couleur, et de saveur. Tout cela reste au final assez banal, hormis le fait de glisser au lecteur l'idée d'aller voir du côté de chez Jacques Roumain dont elle n'hésite pas à citer les textes.

Voilà donc au final, un livre pas désagréable à lire, qui meuble assez bien une pause syndicale bien méritée, mais qui, je le crains ne me laissera pas un souvenir impérissable.

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Marie-Claudine, d'origine haïtienne mais montréalaise dans son coeur, quitte sa ville, ses proches et son travail qu'elle aime, pour suivre son compagnon Arnaud en Guadeloupe, qui a obtenu un bon poste dans l'entreprise familiale. Elle y découvre une toute autre vie à laquelle elle va devoir s'habituer et rencontre la famille d'Arnaud, qui ne l'accepte pas vraiment. Pire, elle attend en vain un permis de travail et se retrouve totalement désoeuvrée alors qu'Arnaud semble prendre ses distances avec elle...

Proche d'un journal intime, ce court roman tourne autour de Marie-Claudine, ses pensées, ses souvenirs. Elle regrette Montréal et sa vie d'avant, et régulièrement nous emporte avec elle au Québec. Il faut dire qu'elle se sent bien seule, son compagnon Arnaud est pris par son travail alors qu'elle ne parvient pas à en trouver un, elle n'a pour seule compagnie que son chat, dans une ville dont elle ne connaît rien ni personne. C'est donc pour elle un véritable choc culturel, et Edith Serotte évoque ce mélange de cultures par des expressions québécoises et du créole guadeloupéen qui parsèment le roman.

J'ai bien aimé suivre les déambulations de Marie-Claudine dans Pointe-à-Pitre et à Montréal. Ce personnage m'a intéressée, elle est volontaire, un peu perdue, amoureuse et déterminée, mais je regrette que l'intrigue ne soit pas plus développée, mieux menée et moins centrée autour de Marie-Claudine.
Lien : http://leschroniquesassidues..
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