Citations sur Notre corps aime la vérité : Chroniques 1999 - 2011 (97)
L'amygdale est la sentinelle du corps. Toujours à l'affût, elle est chargée de surveiller tout signe de menace et de déclencher l'alarme quand il le faut. Mais chez Sandra - comme chez la plupart des patients déprimés étudiés par Greg Siegle - l'amygdale est devenue trop sensible, sans doute à cause des blessures de la vie.
La luminothérapie reste encore très largement sous-utilisée dans le traitement de la dépression. Pourtant, de nouvelles études ont montré que même une dépression courante - qui ne dépend pas des saisons - peut être nettement améliorée si le patient s'expose trente minutes le matin à une lampe qui reproduit le spectre de la lumière du jour. Il suffit même que la lampe soit sur le bord de la table du petit déjeuner pendant qu'on lit le journaL
Ce dédia pour un traitement aussi simple est sans doute lié au fait qu'il n'y ait pas de brevet sur la lumière et que ce n'est donc pas une entreprise profitable que d'encourager les médecins à le prescrire plus largement.
... l'effet des antidépresseurs n'aurait rien à voir avec l'argument marketing qui nous a été présenté depuis si longtemps ; leur véritable fonction serait de permettre aux neurones de développer de nouvelles branches, et donc de créer de nouvelles connexions.
Effectivement, l'ocytocine - l'hormone qui nous relie affectivement les uns aux autres - est sécrétée par le cerveau lorsque celui-ci est stimulé par des émotions qui font battre notre cœur. Elle abonde pendant l'allaitement, autant que pendant l'orgasme, dans une relation op l'amour est au premier plan. Elle est aussi libérée lorsque nous nous sentons touchés par l'exemple de quelqu'un que nous admirons. Sans doute cette hormone de l'amour vient-elle nous rappeler que c'est à travers notre lien aux autres que nous touchons à ce qu'il y a de plus beau en nous.
... Gaëlle remarque que lorsqu'elle porte son attention sur les sensations physiques de dépression, ou qu'elle regarde une pensée anxieuse sans la laisser s'emballer, elle se dissipe peu à peu. Elle se rend compte qu'elle "n'est pas sa dépression", mais "à côté d'elle", comme les Indiens navajos qui ne disent pas : "Je suis déprimé", mais : "Mon esprit est accompagné de tristesse" ; "Comment" au lieu de "Pourquoi"... Tellement simple, et pourtant tellement important.
Peu de circonstances de la vie stimulent autant que l'éducation d'un enfant. Non seulement le rythme de croissance de nouveaux neurones est accéléré mais des hormones particulières - comme l'ocytocine - viennent augmenter notre résistance au stress, notre apprentissage et notre capacité à former des liens affectifs. Les fonctions d'apprentissage seraient, elles aussi, améliorées.
Si je devais définir une psychothérapie réussie, je dirais que c'est celle qui nous a permis précisément cela : découvrir nos ressources, nous dépasser dans notre capacité à reconnaître nos émotions et là les gérer, mais aussi apprendre à reconnaître les émotions des autres.
Un des résultats les plus solides de la psychologie positive est l'importance démontrée de notre connexion aux autres. Mihaly Csikszentmihalyi - le spécialiste des expériences optimales - remarque que "les gens sont le plus heureux lorsqu'ils sont en compagnie d'autres êtres humains. Le pire à se souhaiter est de rentrer seul à la maison sans rien à faire de particulier [...].
La "psychologie positive est révolutionnaire en ce qu'elle s'intéresse à ce qui rend les gens heureux. Son objectif est de développer la capacité d'aimer et d'être aimé, de donner du sens à nos actions, d'être responsables de ce que nous pouvons changer, d'être résilients face à ce que nous ne pouvons pas éviter.
La vraie question pour la médecine du XXIe siècle est donc de savoir comment stimuler au mieux nos mécanismes d'autoguérison.