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Critique de Ana-Eluar
Avec L'administrateur provisoireAlexandre Seurat confirme le talent déjà repéré dans La maladroite en 2015 : écrit dans un style documentaire impeccable, paradoxalement doux et pudique, l'Administrateur provisoire est un texte majeur de l'année 2016. Comme dans le livre précédent, Seurat chronique ici les effets délétères du silence et de l'inaction, face à la banalité du mal. Il ne s'agit plus cette fois de la violence physique sur les enfants, mais de l'antisémitisme et du racisme, qui sont des plaies profondes de la société française, au point de ronger lentement la santé mentale des familles, et plus particulièrement du frère du narrateur. Cette patiente description de l'irresponsabilité rampante qui nous menace tous est à la fois glaçante et nécessaire.
