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Critique de jamiK


Des personnages avec des becs d'oiseaux, d'autres chats ou chiens… un peu comme Donald et Oncle Picsou, on pourrait avoir l'impression de revenir en enfance dans l'univers de Disney. Hyacinthe est une sorte de hibou anthropomorphique. Il est encore très jeune et se rend à la ville chez son oncle pour entrer à l'université, et aussi pour l'honneur de la famille, car le temps des chevaliers est révolu, son père a l'impression de n'être plus qu'un simple chasseur dans son château perdu dans la forêt.

La ville est un prétexte à débrider l'imagination débordante de ses créateurs dans un univers de Fantasy sans limites : des gendarmes sur des oies volantes, une ville médiévale tentaculaire, des lutins qui volent des boutons de tunique, des combats à l'épée, des poursuites sur les toits, une géante-arbre, l'arbolesse, chaque page nous offre un délire total d'inventivité. le scénario semble improbable, presque improvisé, les auteurs laissent leur imagination en roue libre, complètement farfelu, et pourtant tout se tient parfaitement.

Dans ce monde un peu fou, Hyacinthe va vouloir se transformer en justicier masqué, luttant la nuit contre l'injustice. Mais il est encore bien naïf et innocent, son innocence va en prendre un sacré coup…

Et celle du lecteur aussi, ce n'est pas Donald ou Mickey. J'avoue que quand j'ai découvert cette série à sa sortie, j'ai été bien berné moi aussi, jusqu'alors, le dessin est parfois naïf, comme l'univers dans lequel les auteurs voudraient nous voir nous perdre, mais plus sombre, plus torturé, beaucoup de hachure pleine de nervosité, j'étais pourtant prévenu.

Les yeux de Hyacinthe atteignent péniblement le haut des jambes d'Alexandra, et les cris de femmes ne veulent pas forcément dire qu'il faut les aider. Dans cette sombre cité, il va découvrir les bassesses de la civilisation : « Les gens de ce monde moderne considèrent leurs semblables comme des outils, l'homme est pour eux un moyen, non une fin en soi. Cela laisse bien peu de place pour l'honneur, l'élégance et le panache. »

Joann Sfar et Lewis Trondheim on apporté un sang neuf dans l'univers de la bande dessinée, un époque ou les personnages anthropomorphiques étaient réservés aux publications jeunesses, et ou l'innocence se perdait uniquement dans des bandes dessinée forcément trash et brutes, façon Fluide Glacial, l'Echo des Savanes… Avec Donjon, on garde un peu notre âme d'enfant avec cet univers magique, mais pas notre innocence.

Et ce Hyacinthe finira bien par avoir du panache, un Zorro parfois pathétique et parfois romanesque.
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