Qu'est-ce qui se passerait si
Claude Ponti rencontrait
Rabelais ? On ne serait pas loin de ce que nous offre Johann
Sfar. Lassé des aventures un peu gores et délicieusement meuporguesques de "Donjon", il lui prend un beau jour de 2009 de créer un univers de fantasy plus reposant, plus mélancolique, mais tout aussi bordélique. On pourrait croire qu'il faiblit, mais non ! Ce Moyen-Âge complètement surréaliste, avec son bestiaire, son ambiance tantôt loufoque tantôt envoûtante donne naissance à une aventure dont on ne sait pas trop où elle mène, mais dont on a hâte de connaître la suite.
Il faut dire qu'il s'amuse bien,
Sfar, à mélanger des lieux totalement inexistants à une vague uchronie. Et il en profite pour détourner également les grands codes de la fantasy normée par le lectorat moyen. Dieux de l'Antiquité, héros intrépides, nains, tout passe à la moulinette bucolico-humoristico-acerbe de l'auteur déployant des trésors de poésie et d'imagination. Si on regrette un questionnement un peu trop trivial sur la religion (l'effet Pullman ?), il n'en est pas moins que ce premier tome est un vrai plaisir de par sa richesse et le trait si caractéristique de l'auteur. Combien de temps va-t-il donc nous falloir pour enfin obtenir le tome 2 ?
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