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Critique de Cristie


Voilà trois mois que j'avais disparu dans la nature et que je me contentais d'observer de loin vos activités bloguesques. Quelques anniversaires, critiques, coups de gueule et voyages plus tard, j'ai enfin repris la route qui me mène jusqu'à vous qui me manquiez. Pour mon retour, j'ai décidé de frapper fort avec un énorme coup de coeur (celui-là fera parti de mon top ten des livres qui m'ont le plus touché). J'ai déjà commencé un second livre du même auteur ... La promesse de l'aube de Romain Gary illustré par Joann Sfar, un pavé de 527 pages qui m'a tout simplement effrayé par sa taille et son poids lorsque je l'ai vu sorti de son emballage (oui Evelyne il m'arrive d'être effrayé par tes livres mais merci pour ce magnifique présent !).

Dans ce roman qui se veut autobiographique, Romain Gary retrace son enfance auprès de sa mère après l'abandon d'un père qu'il n'aura pas connu. Un hommage à celle qui rêvait de tous les honneurs pour lui et avait les plus grandes ambitions. Une personnalité hors du commun qui le conduira de Vilnius, à Varsovie puis à Nice. Elle le rêve danseur étoile, violoniste virtuose ou mieux ambassadeur, général et écrivain.

"... Tu seras un héros, tu seras général, Gabriele d'Annunzio, ambassadeur de France !"

Il ne peut décevoir cette femme extraordinaire et se doit de réaliser tous ses désirs. Lorsque la guerre éclate il part combattre auprès de la France Libre, laissant sa mère au pays seule et malade. Ce sont ses lettres qui lui permettront de tenir dans les pires moments. Il se rendra compte en revenant qu'elle était morte déjà depuis trois ans mais avait chargé une amie de lui faire parvenir les centaines de lettres qu'elle avait écrite par avance.

"Il n'est pas bon d'être tellement aimé, si jeune, si tôt. Ca vous donne de mauvaises habitudes. On croit que c'est arrivé. On croit que ça existe ailleurs, que ça peut se retrouver ... Partout où vous allez, vous portez en vous le poison des comparaisons et vous passez votre temps à attendre ce que vous avez déjà reçu. Je ne dis pas qu'il faille empêcher les mères d'aimer leurs petits. Je dis simplement qu'il vaut mieux que les mères et encore quelqu'un d'autre à aimer. Si ma mère avait eu un amant, je n'aurais pas passé ma vie à mourir de soif auprès de chaque fontaine."

Ce sont des flèches d'émotion qu'il décoche avec art en plein coeur. Des moments d'arrêt, de révélation, de mise en lumière qui vont au delà de l'amour filiale. Il y a des pans entiers de ce roman qui m'ont interrogé ; des réflexions sur les croyances, la confiance, l'amour sans compter sur sa vision de la guerre, du racisme, de la littérature, ... Des passages entiers à entourer, souligner, surligner ! Un livre que je ne me lasserai pas de relire encore et encore.

Les illustrations de Joann Sfar sont quant à elle magnifiquement adaptées permettant une mise à distance à certains moments de l'histoire. Elles ne viennent pas illustrer le propos dont il est question nécessairement mais offre parfois un autre moment de vie de l'auteur ce qui nous permet une mise à distance et une plus grande vision d'ensemble de cet auteur prodigieux. Merci à lui !

Lien : http://depuislecadredemafene..
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