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3,75

sur 150 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il a fallu presque huit cents pages et dix ans de sa vie à Bob Shacochis, journaliste et ancien correspondant de guerre, pour dresser dans le désordre une fresque de notre monde issu de la seconde guerre mondiale. Oeuvre ambitieuse et plutôt réussie, à quelques réserves près.

Ce qui retient dans ce livre qui aurait pu aisément être réparti en trois volumes, c'est l'impression d'authenticité de ce qui est raconté puisque l'auteur a vécu certains événements qu'il nous décrit : il était présent lors de l'invasion d'Haïti en 1994. Il a sans doute rencontré beaucoup d'agents de la CIA et membres des Forces spéciales américaines.

La femme qui avait perdu son âme, notons au passage le beau titre énigmatique, est un roman touffu et complexe qui désoriente le lecteur par ses sauts entre une époque et un lieu de l'histoire contemporaine à un autre. Nous passons sans explications de Haïti, où une jeune photographe américaine est retrouvée assassinée, aux convulsions et atrocités de la fin de la seconde guerre mondiale en Croatie avant de nous retrouver à Istanbul.

La femme qui avait perdu son âme tient du reportage journalistique, de l'analyse géopolitique, du roman d'espionnage et du roman historique. Une femme sert de fil conducteur, connue sous le nom de Jackie Scott, Renee Gardner, Dottie Chambers ou Dorothy Kovacevic. Une jeune femme énigmatique, une espionne formée par son propre père, Steven Chambers, diplomate américain né Stjepan Kovacevic en Croatie et qui a quitté la Yougoslavie naissante au milieu d'atrocités sans nom.

Le roman possède deux personnages principaux, Dottie et son père, tout comme il comprend deux axes, le bien (la démocratie, la chrétienté et l'Amérique) et le mal. Cela doit vous évoquer Georges Bush et l'axe du Bien et du Mal, et de fait on se trouve tout à fait dans cette optique. Bien sûr, les exactions nécessaires sont décrites avec précision, mais pas vraiment remises en question par l'auteur.

Ce roman est très intéressant par tout ce qu'il nous apprend sur les dessous de la géopolitique, mais personnellement je ne l'ai pas trouvé à la hauteur des romans de John le Carré qui se situent un peu dans le même créneau.

Quant à l'héroïne, je n'ai pas réussi à m'y attacher, ses réactions étant trop excessives, limite artificielles. J'aurais aimé plus d'humanité, plus de profondeur dans ce personnage qui sert de fil rouge. le même reproche peut être fait pour le deuxième personnage principal, un peu bâclé dans la dernière partie, ce père abuseur obsédé par la religion qui forme sa fille sans état d'âme pour en faire une espionne.

Dans une fulguration de pure clarté, elle comprit aussi que sa vie entière – sa pluralité, le défi de ses improvisations élémentaires, toute cette collection de lieux d'habitation, d'endroits et d'amis, les langues qu'elle apprenait volontiers pour atténuer son caractère étranger – avait été conçue pour faire d'elle une sorte de caméléon professionnel, et elle se résolut au fait qu'elle était destinée à vivre de cette façon, comme une actrice dans un théâtre sans murs, ni limites, ni public.

Le mythe de la femme fatale irrésistible, même s'il est mâtiné de marionnette, est un peu usé, non ? Les personnages qui gravitent autour de la jeune femme ont plus d'épaisseur. L'avocat des droits de l'homme Tom Harrington et le membre des forces spéciales américaines Eville Burnette, tous deux bien évidemment amoureux de l'héroïne, tous deux manipulés, sont plus crédibles.

Quant au style, hélas le style, vous en avez un aperçu dans la citation précédente. La ponctuation est surprenante, avec une abondance de dialogues étrangement entamés. Deux exemples parmi cent autres :

Dolan dit, Qu'est-ce que vous attendez de moi.

Il lui demanda, On commande une autre bouteille de vin ?

Ce n'est pas pour cela que vous lirez le livre… Reste la fresque d'une Amérique sûre de son bon droit, héritière d'un cynisme et d'une violence venue d'Europe, une Amérique prête à tout pour maintenir ce qui lui semble le seul chemin possible pour les autres pays, à savoir le sien. Les amateurs de romans d'espionnage et d'histoire géopolitique se plongeront avec passion dans ce décryptage et cette mise en perspective de l'histoire occidentale.
Lien : http://nicole-giroud.fr/femm..
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Un roman complet qui raconte bien plus que le meurtre d'une femme, il retrace son parcours incroyable dans le monde, au milieu de conflits impliquant des institutions secrètes des États-Unis... Ce roman est une invitation à une incroyable épopée, et pourtant ce n'est pas un roman que je conseille à tout le monde.

Le récit commence par le point de vue de Tom Harrington, qui croise son histoire de la situation catastrophique à Haïti ainsi que les circonstances dans lesquelles il a rencontré Jackie Scott, puis son histoire sur les traces de la jeune femme pour comprendre sa mort. C'est une première partie très difficile à digérer je trouve, je n'ai pas trouvé d'atome crochue, ne comprenant pas où l'auteur voulait m'emmener. J'y suis venue à bout tant bien que mal, pour retrouver une deuxième partie un peu plus légère et plus intéressante.

Cette deuxième partie ainsi que les autres à venir nous offre un point de vue différent. Un retour en arrière où l'on découvre une autre histoire, lié à l'histoire de Jackie, avant de revenir à elle dans les autres parties. On découvre un tout autre tableau, une histoire de vengeance et d'espionnage, une histoire dont va hériter Jackie pour vivre avec. C'est seulement là qu'on comprend l'ampleur et l'importance de se personnage, c'est seulement là que j'ai enfin trouvé un atome crochue qui m'a donné terriblement envie de connaître le destin de cette femme, de comprendre ce qui l'a amené à ce chemin tragique en Haïti.

C'est un beau roman, complet, on sent bien la recherche de la part de l'auteur pour nous faire voyager sur plusieurs décennies, dans plusieurs endroits du globe, à travers différents personnages ayant croisé La Femme qui avait perdu son âme. le seul bémol est le style d'écriture, qui rend la lecture longue et parfois laborieuse, surtout au début et la fin aussi malheureusement (alors que j'avais trouvé mon rythme de croisière). Mais je pense que se heurter à ce petit problème en vaut la peine.
Lien : https://leslecturesdecristy...
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Un livre complexe et difficile à lire, rempli de personnages obscurs : agents de la CIA, membres des Forces spéciales, agents doubles, terroristes, qui nous entraîne à travers les conflits du monde moderne d'Istanbul à Kaboul, de Croatie en Haïti, sur les traces d'une héroïne mystérieuse aux multiples identités. Entre deux cérémonies « vaudou », des allers-retours chronologiques et géographiques, le lecteur perd parfois le fil cette l'histoire un peu touffue. Une fois passées les 200 premières pages on s'intéresse enfin à ce récit.
Lien : http://notreavis.canalblog.c..
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Très bien écrit mais intrigue complexe !
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Je suis partagé, entre 3 et 5 étoiles. Une belle écriture qui permet d'absorber le livre. On apprend sur l'île, son histoire et sa vie. D'un autre côté, beaucoup, ou même disons trop, de considérations "à l'américaine" empreintes de politique, de religion ou sur la société. Trop aussi de scènes qui s'éternisent et une intrigue qui lambine. À lire dans tous les cas.
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