AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Gwen21


J'avertis tout de suite, en préambule, que la note que j'ai apposée à cette oeuvre a pour seul but de renseigner sur le degré zéro de plaisir que j'ai pris à sa lecture et n'est en aucun cas une évaluation de l'oeuvre selon les critères du style et de la portée car qui suis-je, misérable grignoteuse de pages, pour "noter" le grand William ?

Cependant, si je me flatte d'être toujours sincère dans l'expression de mes ressentis, je ne peux me dérober à la vérité : je ne me suis jamais autant ennuyée à la lecture d'une pièce de théâtre.

Je n'attendais aucune surprise de l'oeuvre - où aurais-je vécu depuis 33 ans si elle m'était restée inconnue, elle qui trône au palmarès des classiques les plus lus, adaptés, enseignés, etc. - non, mon but était humblement de dépasser la réputation de l'oeuvre pour (enfin) la découvrir à sa source.

Mon niveau d'anglais ne me permettant malheureusement pas de lire Shakespeare dans le texte, j'ai eu recours à la traduction d'Yves Bonnefoy (coll. Folio, Gallimard) que j'ai trouvée tout simplement... en fait, j'ai du mal à trouver le mot juste, tenterais-je "pataude" ? Poète et grand érudit du domaine shakespearien, ses mots ne m'ont pourtant pas charmée et je me suis surprise à aller piocher épisodiquement dans la VO pour mieux apprécier telle ou telle scène. Je pense sincèrement que cette traduction porte une part importante de responsabilité dans l'ennui et le déplaisir que j'ai eus à lire "Roméo et Juliette" mais elle n'est pas la seule coupable.

Si j'analyse ma connaissance - très superficielle - de Shakespeare, je reconnais que ce sont d'abord ses comédies qui m'ont attirée ; je me souviens même m'être endormie à l'opéra devant "Macbeth", une première ! Au rayon des tragédies, je suis plus naturellement attirée par Racine alors peut-être attendais-je inconsciemment un tragique tangible, émouvant, mythique ? Je n'en sais rien mais le constat demeure le même, dans "Roméo et Juliette", le tragique ne m'a pas saisie et rien ne m'a semblé crédible et profond, le rythme m'a paru trop rapide, les échanges entre les gens trop directs voire dissonants. J'ai eu le sentiment de décrocher le pompon avec les humeurs de Capulet qui traite sa fille de treize ans de "putain"... (toujours cette satanée traduction)

Pauvre Juliette...
Le seul moment où j'ai été un tantinet "tenue en haleine" a été la scène V de l'acte III quand, sortie des bras de son amant, Juliette est acculée au dilemme de son mariage avec Paris.

Quant à l'essentiel, le grand Amour entre Roméo et Juliette et bien, comment dire, avec mes plates excuses pour les lecteurs pour qui ces deux-là sont l'égérie ultime de l'amour, je n'ai rien ressenti du tout, rien de rien. Leur rencontre cruciale qui scelle à jamais leurs destins m'a semblé aussi palpitante que si Juliette avait proposé à Roméo un verre de punch.

Et puisqu'on parle de Roméo, je terminerai avec ce minet inconstant qui troque l'objet de son affection avec une facilité assez déconcertante. Larmoyant à l'envi, notre jeune héros m'a fait regretter que la jolie Juliette ne se soit pas plutôt éprise de son turbulent ami Mercutio mais bon, je vais m'arrêter là, je ne vais pas me lancer dans la ré-écriture de la pièce, la seule chose qu'il me restera à accomplir est de la voir jouer, ultime chance de nous réconcilier.
Commenter  J’apprécie          6712



Ont apprécié cette critique (50)voir plus




{* *}