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Critique de Chaplum


Karan est un jeune photographe fraîchement débarqué à Bombay. Plein d'entrain et d'imagination, il a le projet d'immortaliser la ville de Bombay mais pour réaliser ce rêve, il est contraint de travailler pour la presse. C'est ainsi qu'il est chargé d'obtenir un cliché de Samar, jeune pianiste virtuose qui s'est retiré de la scène précocement mais qui est toujours connu pour ses frasques. Il réussit enfin à l'approcher dans un restaurant à la mode mais ses photos sont trop floues pour le satisfaire. Pris d'une audace soudaine, il envoie certains clichés à la star, certain que la vanité de ce dernier prendra le dessus et qu'il préférera se soumettre à une séance de pose, plutôt que de laisser publier ces clichés réussis mais dont la lumière nuisent au modèle. Pari réussi, Karan entre ainsi dans l'entourage de Samar et rencontre Zaira, qui deviendra son amie.

Quand Babelio m'a proposé ce roman, je n'ai pu résister et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord, le résumé m'attirait. J'avais envie de littérature indienne et le côté vedettes et Bollywood m'intéressait. En plus, le premier roman de cet écrivain, La fille qui marchait sur l'eau, traîne dans ma PAL depuis sa sortie en poche. Je me suis dit que c'était l'occasion de découvrir enfin sa prose vu que je ne m'étais pas encore décidée à lire celui en ma possession.

Après mon coup de coeur pour le roman de Vikas Swarup, j'avais hâte de me plonger à nouveau dans un univers indien. Et même si ce roman est beaucoup plus léger et futile mais surtout loin d'égaler la qualité d'un indien malchanceux, j'ai apprécié ma lecture. On suit principalement Karan à travers son histoire d'amitié pour l'actrice bollywoodienne Zaira et, parallèlement à travers son histoire d'amour avec Rhea qu'il a rencontré sur un marché.
Ces deux récits, d'apparence légères, sont l'occasion de traiter des sujets plus graves. L'assassinat de Zaira par le fils d'un ministre qui est obsédé par elle permet à l'auteur de dénoncer le système judiciaire indien ainsi que la corruption qui règne en maître dans son pays. Je dois avouer que bien qu'au courant de cet état de fait, on ne peut qu'être choqué de la tournure de ce simulacre de procès. le roman aborde aussi le thème de l'amitié, que ce soit entre hommes ou entre hommes et femmes.
Samar représente le marginal, l'homosexuel. Illégale en Inde, l'homosexualité est très mal perçue et peut mener à la prison.

La deuxième trame présente l'amour de Karan pour une femme mariée. Rhea, bien que très amoureuse de son mari, vit mal de ne pouvoir lui donner un enfant. Elle ne désire pas cette maternité mais souffre de voir le mal être de son mari. Plus âgée que Karan, elle s'attache à lui et à l'artiste naissant, reconnaissant en lui la jeune femme exaltée qu'elle a été et qui a abandonné la poterie au profit de son mariage.

Je me suis attachée à ces personnages, chacun avec ses fêlures, ses rêves et ses sentiments. J'ai trouvé leur psychologie bien développée et adéquate à chaque personnage. le roman aborde de nombreux thèmes, dont certains graves, mais d'une manière somme toute assez légère, du moins si je le compare au roman de Vikas Swarup.
L'écriture de Siddharth Dhanvant Shanghvi est fluide et dans la plupart du temps plaisante. On peut cependant déplorer quelques passages crus ou plutôt l'insertion de phrases ou de mots qui tombent un peu comme un cheveu dans la soupe, ce qui donne un style parfois incohérent. La trame, quant à elle, est réellement passionnante et on suit les aventures de ce trio d'amis avec intérêt, attendant le dénouement qui vient bien trop tôt et qui est loin d'apporter un happy end, dans une Inde où rien n'est facile pour la jeunesse pleine de rêves et d'ambitions.

Une belle découverte qui m'a beaucoup plu.
Lien : http://www.chaplum.com/les-d..
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