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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
****

Ce soir là, lors de la soirée donnée au Burg Lingenfels par la comtesse, Marianne est déclarée Commandante en chef des épouses et des enfants. Elle ne sait pas encore que ce rôle sera lourd de conséquences mais surtout qu'il donnera un sens à sa vie... Quand son époux et son meilleur ami seront pendus pour actes de résistance contre les nazis, elle devra faire face à ce pays qui est le sien mais dont elle a honte...

Que ce roman a dû être long et difficile à écrire ! Jessica Shattuck signe ici un très bon livre sur l'histoire allemande sous le regard des femmes de résistants.
Marianne est un personnage fort, droit, qui met un point d'honneur à respecter la parole qu'elle a donné à son époux et à son ami d'enfance.
Marianne tente du mieux qu'elle peut de protéger les femmes et les enfants des résistants morts ou disparus. Mais, malgré sa bonne volonté, elle a du mal à ouvrir son coeur et à écouter ce que Ania et Benita veulent oublier...

Jessica Shattuck a un réel sens de l'histoire. Elle nous emmène avec une grande facilité à une époque noire et sombre, ne cherchant pas à nous émouvoir plus que nécessaire. Elle nous donne une place de choix au coeur de ce trio féminin, balloté entre désespoir, amour et obéissance.

Comme le dit justement Marianne vieillissante, il y a beaucoup de teintes de gris dans la vie, entre le noir et le blanc... le bien et le mal ne cessent de se côtoyer et il est parfois bien difficile de faire la part des choses...

Un grand merci à NetGalley et aux éditions JC Lattès pour leur confiance.
Lien : https://lire-et-vous.fr/2019..
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Quand on évoque le nazisme et le cortège d'horreurs qui reste attaché à cette funeste mouvance, on oublie trop souvent qu'elle a eu ses opposants. Et Dieu sait s'il fallait être courageux jusqu'à l'inconscience pour faire partie de ces derniers, escomptant éradiquer le mégalomane xénophobe qui avait mis sur pieds la monstrueuse machine à avilir le genre humain.

Dans Château de femmesJessica Shattuck nous introduit dans ce cercle de rêveurs d'une Allemagne débarrassée de son fou sanguinaire. Ils n'auront, on ne le sait que trop, pas connu l'aboutissement de leur clairvoyance. Leur fantasme philanthropique sera très tôt étouffé, au bout d'une corde.

Restent ces femmes dont Jessica Shattuck évoque le sort dans ce roman. Elles avaient en commun d'avoir partagé la vie de ces idéalistes qui déploraient de voir leur pays s'enfoncer dans la voie de la perdition. Comment revivre normalement au sortir du cauchemar selon le comportement qu'ont eu les uns et les autres vis-à-vis du pouvoir oppresseur pendant cette période noire. Entre condamnation, pardon et glorification, comment réconcilier les partis pris dans un pays profondément traumatisé et redonner espoir en l'avenir.

La personne humaine, une décennie étouffée par la machine infernale, reprend ses droits. L'oubli est certes impossible mais la vie doit reprendre son cours et reconstruire une société faite d'individus aux parcours parfois inconciliables. Très belle analyse faite par Jessica Shattuck de cette réadaptation du pays au travers de l'histoire de femmes forcément meurtries par leurs déboires. La recouvrance définitive ne s'imaginant pas selon elle avant la réunification du pays après la chute du mur de Berlin. Les vainqueurs ayant entretenu la scission du pays du fait de leurs propres divisions pendant la guerre froide.

Très beau roman qui met en exergue les affinités, les sensibilités, sans sombrer dans l'affectation, avec cette forme d'austérité de ceux qui ont connu le pire et n'aspirent en des jours meilleurs qu'avec circonspection. L'écriture est sans emphase, appropriée au contexte avec la grisaille du décor et l'accablement qui affuble les caractères. Une écriture émaillée de quelques pointes de virulence crue qui peinent toutefois à décrire des scènes pénibles.

Château de femme est un beau roman qui se défend de tout jugement. Il traite de cette période de convalescence d'un pays avec beaucoup de pertinence et de retenue dans l'examen des consciences.
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Château de femmes retrace l'histoire de trois allemandes avant, pendant et après la seconde Guerre Mondiale. Les parcours et les caractères de ces femmes sont complètement différents pourtant elles vont s'unir et s'entraider pour se reconstruire.
Marianne est une femme droite, tenace et intelligente qui se démarque des autres femmes. Elle est en avance sur son temps et souhaite participer à la résistance. Elle incarne la sagesse, elle est juste et aime être aux commandes.
Au contraire, Benita est fragile, sentimentale et à fleur de peau. Elle a toujours aspiré à épouser un homme riche, à avoir des enfants et à s'occuper de son ménage. La guerre va la briser, lui fait perdre sa naïveté et son insouciance. Elle n'arrive pas à trouver sa place dans ce monde.
Et puis, il y a Ania. On comprend rapidement qu'elle cache un secret et qu'elle souhaite se racheter auprès de ses enfants en leur offrant un avenir meilleur.
Je ne vais pas en dire plus sur l'histoire pour ne pas gâcher votre découverte.

J'ai lu que les grands-parents de l'auteure étaient des sympathisants nazis. Elle a voulu obtenir des réponses à ses questions et s'est documentée pendant 7 ans pour écrire ce roman.
Il n'est donc pas étonnant que le livre aborde deux angles différents : ceux qui se sont battus contre l'idéologie nazie et ceux qui ont suivi aveuglément Hitler. Certes, la propagande et de nombreuses manigances étaient mises en place pour endoctriner le peuple mais ce dernier finissait par se rendre compte de la réalité. Cependant, il est plus facile de continuer à fermer les yeux que d'affronter l'horreur de la vérité.
A la fin de la guerre, il faut continuer à vivre malgré la culpabilité et la honte. Pour d'autres, il faut se reconstruire malgré les horreurs vécues, les enfances volées et la misère ambiante. On ne peut pas oublier le passé, il faut vivre avec. Ce roman aborde de nombreux sujets intéressants et porte à la réflexion : qu'aurions-nous fait à la place de ces femmes ?

L'écriture est simple et efficace même si je déplore quelques longueurs et des dialogues parfois un peu pauvres. Je regrette la dernière partie de ce roman qui à mon sens est en trop et qui ternie mon impression sur ce livre. Je n'ai pas été surprise d'apprendre que l'auteure était américaine étant donné la mise en avant de « La grande Amérique sauveuse ».
Malgré ces quelques points noirs, l'histoire est émouvante, bien construite et devient vite addictive.
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Si l'histoire débute par une belle réception dans un vieux château allemand avec tous les fastes du monde aristocratique du début du vingtième siècle , on sent bien vite que l'ambiance de fête est artificielle, nous sommes en 1938 et quelques hommes se sont réunis dans un petit bureau pour parler politique , ils décident ensemble de lutter contre le pouvoir en place .

Marianne von Lingenfels , la nièce de la Comtesse qui invite ce soir là est la femme d'Albrecht, un des opposants au régime , elle est bien consciente que cette époque , encore relativement frivole et épargnée pour eux , touche à sa fin .

La première partie du roman oscille entre 1938 et 1945 où le complot contre Hitler a échoué et où les protagonistes ont été pendus, quelques unes de leurs épouses emprisonnées ainsi que certains enfants envoyés dans des orphelinats .

Marianne , devenue veuve , se fait un devoir de rechercher les autres veuves et les enfants des opposants et de les accueillir dans le vieux château familial .

Ainsi se constitue un nouveau cercle familial avec Marianne et ses trois enfants, Benita et son fils Martin puis Ania et ses deux fils , la vie en commun n'est pas facile en cette fin de guerre surtout lorsqu'il faut faire face au passage des troupes russes mais la solidarité fonctionne entre elles.

Marianne a des idées très arrêtées sur ses devoirs et ceux des autres , élevée à la prussienne dit-elle, elle a un caractère affirmé, une grande bravoure mais également une rigidité assez inébranlable et peu à peu se dessinent dans le roman des interrogations beaucoup plus profondes que la survie de femmes seules pendant la guerre puis dans la période de l'après guerre en 1950 .

Doit-on rester figer dans un devoir de mémoire , perpétuer le souvenir des disparus en refusant de changer de vie, ou peut-on s'accorder le droit d'une deuxième vie ?

C'est bien entendu le dilemme qui va opposer les femmes et distendre leurs liens ainsi que la révélation du passé d'Ania et des mensonges que cela avait entrainé .

Comment la population allemande a accepté de suivre Hitler, pour nous qui n'avons pas vécu cette époque arrivant après la défaite humiliante pour l'Allemagne, de la première guerre mondiale . Il nous est difficile d'imaginer comment tous ces gens ont cru en ce dictateur leur apportant un rêve et un meilleur avenir et lorsque les masques sont tombés et que les atrocités ont commencé à être révélées de penser que ce n'était que de la propagande de l'ennemi et puis ne plus en parler comme s'il ne s'était rien passé , un barrage aux sentiments , peut-être l'expression la plus primitive de la honte pour ne pas qu'elle explose et les anéantisse...

C'est ce que tente de comprendre et d'expliquer l'auteur dont une partie de sa famille est allemande et dont la grand-mère a eu un rôle actif pendant la période nazie .

Ce n'est pas évident même quelques générations plus tard d'effacer le sentiment de culpabilité vis à vis du passé de ses aïeux .

Jessica Shattuck l'exprime parfaitement dans ce puissant roman avec des figures de femmes marquantes , elle ne cherche pas à les rendre sympathiques, juste humaines avec leurs forces et leurs faiblesses .

J'ai beaucoup aimé !

Je remercie les Editions JC Lattès de leur confiance .

#ChâteauDeFemmes #NetGalleyFrance
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Le couverture me faisait penser que nous aurions affaire ici à une romance dans l'ère du temps. Que nenni! Ici nous cotoyons d'abord deux veuves puis trois. Ce sont des veuves d'allemands qui ont résisté. Ensemble elles essayent d'affronter la fin de la guerre, la misère et l'Allemagne déchue.
J'ai apprécié découvrir ces allemandes, et ce contexte historique que je ne connaissais absolument pas. Ce n'est pas facile pour chacun de se reconstruire après le temps nazi. Ils ont chacun perdu un peu d'eux-mêmes dans cette guerre.
Le personnage principal est une maîtresse femme d'une force incroyable. Elle tient la baraque d'une main de maître refusant toute compromission.
On y parle très peu des défunts. C'est le fait de survivre qui compte.

Un beau roman qui dépeint une réalité dure mais qui rend hommage à ceux qui n'ont pas voulu se laisser dominer par l'idéologie nazie.
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Ce n'est pas habituel de lire un livre se passant pendant la guerre de 39-45 qui est vu du côté allemand et, qui plus est, fait état de résistants allemands. L'auteur, d'origine allemande, a mis sept ans pour l'écrire et l'on ne peut qu'apprécier le travail de documentation et les nombreux entretiens nécessaires à l'écriture de ce livre. Une fiction certes mais qui s'appuie sur des faits réels et des souvenirs.
Si la plupart des hommes de ce récit sont déterminés et engagés de façon héroïque dans la résistance, certains autres seront entraînés à participer aux atrocités du régime nazi. Jessica Shattuck a choisi de mettre le projecteur sur la destinée de leurs femmes. Et plus particulièrement trois femmes, trois destins qui vont converger vers un château, celui de Burg Lingenfels. Seule la guerre pouvait faire se croiser des destins d'univers si différents.Trois destins liés pour le pire et le meilleur.
Des femmes courageuses mais qui ont aussi leurs fragilités. Trois femmes que les circonstances ont poussé à se surpasser mais qui n'en restent pas moins épouses et mères. La guerre peut amener l'être humain à accomplir des actes glorieux comme les plus vils. Derrière la lumière réside la part d'ombre, et nulle d'entre elles n'est épargnée.
Une histoire prenante qui pourrait faire un excellent scénario de film.
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Château de femmes est un roman bouleversant qui traite une part de l'histoire peu connue : les femmes de résistants allemands et l'Allemagne d'après-guerre.

J'ai lu que les grands-parents maternelles de Jessica Shattuck, étaient des sympathisants nazis. Il lui a fallu 7 ans de travail de recherches, pour mettre au papier une partie de son histoire familiale et peut-être obtenir des réponses aux questions que l'on peut se poser chacun par rapport aux histoires de familles qui nous définissent tous quelque part.

Château des femmes est une histoire qui aborde les deux côtes de la seconde guerre mondiale en Allemagne : les résistants allemands qui se sont battus contre le régime nazie et les sympathisants qui ont été endoctrinés et qui croyaient fermement en cette idéologie.

C'est un roman qui raconte les histoires douloureuses, captivantes et poignantes de trois femmes, devenues veuves de guerre, bien différentes.

Marianne : une femme autoritaire avec une personnalité bien affirmée, impliquée dans les affaires de son mari et qui pense savoir tout mieux que les autres et qui s'aperçoit, après la guerre, que tout n'est pas noir ou blanc
Bénita : une jeune femme insouciante, issue d'un milieu simple qui grâce à son mariage découvre la haute bourgeoisie allemande, qui veut après la guerre tout simplement se refaire une nouvelle vie, mais qui n'y réussit pas
Ania : une mère de deux garçons, qui sait faire de mets simples des délicieux repas, qui sait faire plein de travaux pratiques et « faire tourner » le ménage au château, mais qui est mystérieuse concernant son passé.

Au fur et à mesure que l'on avance dans l'histoire on apprend à mieux connaître ces trois femmes. Quelle était leur situation avant, pendant et après la guerre. On apprend que chacune en fonction de leur propre histoire et influencée par leur vie d'avant ou pendant la guerre a dû faire des choix, chacune à sa manière.

Malgré quelques longueurs et une dernière partie de ce roman qui à mon avis était un peu trop «happy end à l'américaine » j'ai passé un agréablement moment de lecture et ai appris quelque chose sur l'histoire allemande d'après-guerre.

Challenge Multi-défis
Challenge ABC
Challenge Plumes Féminines




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La Seconde Guerre mondiale vient de s'achever et, dans un château de Bavière en ruines qui accueillait autrefois la haute société allemande, on suit l'histoire puissante de ces trois veuves de résistants allemands dont la vie et le destin s'entrecroisent.
Au milieu des cendres de la défaite de l'Allemagne nazie, dans l'immédiat après-guerre, Marianne von Lingenfels revient dans le château, autrefois grandiose, des ancêtres de son époux, une imposante forteresse de pierre désormais à l'abandon. Veuve d'un résistant pendu à la suite de l'assassinat raté de Hitler, le 20 juillet 1944, Marianne a bien l'intention de tenir la promesse faite aux courageux conspirateurs dont son mari faisait partie : retrouver et protéger leurs enfants et leurs femmes, devenues comme elle des veuves de résistants.
En rassemblant cette famille de bric et de broc, Marianne croit que les chagrins partagés vont les souder. Mais elle s'aperçoit rapidement que ce monde en noir et blanc, plein de principes est devenu infiniment plus complexe et alourdi de sombres secrets qui menacent de les déchirer. Ces trois femmes se retrouvent finalement confrontées aux choix qui ont défini leurs vies avant, pendant et après la guerre, avec de nouveaux défis à relever.
J attendais peut-être trop de ce roman, 7 ans pour des recherches, bon voilà ce qui m a trompée. Je connaissais la tentative d d'assassinat d Hitler, la résistance allemande contre le Nazisme. J attendais plus de détails.
Si j ai rajouté une demie étoile, c est grâce au talent de l auteure qui dans ce roman excelle, elle décrit très bien ces 3 femmes liées par la seconde guerre mondiale
J attendrai le prochain roman, qui peut-être me satisferont d'avance, peut-être suis-je passée complètement à côté étant donné que je vis une période très difficile
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Ou comment, en Allemagne, les résistants et les nazis qui se côtoyaient ont vécu après la guerre. Les opposants au régime d'Hitler, les résistants qui, au péril de leur vie - et ils en étaient conscients - ont participé à l'attentat contre Hitler. Ils étaient considérés comme traitres, ont été exécutés, pendus. Leur famille étaient également vues comme traitres.
Les nazis convaincus défendaient la cause d'Hitler, étaient subjugués par ses discours, ses théories. Ils se sont parfois retrouvés dans des situations qu'ils soupçonnaient horribles, mais refusant de voir la vérité et de toute façon dans l'impossibilité de refuser d'exécuter les ordres. Ceux qui étaient un peu honnêtes envers eux-mêmes ont dû supporter un poids terrible sur la conscience, dans l'impossibilité de transmettre aux leurs leur passé.
Le récit est parfois peu clair et noyé dans trop situations qui brouillent les pistes. Dommage car vu sous cet angle, les lectures sont moins courantes.
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Le roman commence bien et continue très bien jusqu'au trois quarts, puis s'embourbe dans sa fin ; dommage.
J'ai aimé l'écriture pleine de pudeur et de finesse, le réalisme et la complexité des personnages, la capacité à nous accrocher à l'histoire, ainsi que la qualité de la documentation.
J'ai moins aimé les retours en arrière constants, et surtout la dernière partie qui devient franchement ennuyeuse.
En conclusion : une belle et tragique histoire de femmes
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