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Critique de iris29


On est à Londres en 1782, et Caroline , épouse de capitaine, a rendez-vous sous les charmilles , quand une de ses connaissances meurt sous ses yeux. Il s'agit d'une femme que lui avait présentée son frère (débauché notoire), elle l'avait prise pour une honnête femme, mais la vérité, c'est qu'il s'agit d'une prostituée, connue sous le nom de Lucy Loveless (tout un programme...)
Caroline L aimait bien, Lucy avait promis de l'aider à résoudre un petit problème, aussi cette fille de banquier n'hésite pas une seconde à se "salir les mains", elle va engager un attrappe-voleurs, afin de résoudre le crime et enquêter aussi , à ses heures perdues. Elle se frottera à un milieu qu'elle ne connait pas, celui de la prostitution, qui vit en parallèle du sien, puisque bon nombre de ses connaissances masculines fréquentent les péripatéticiennes.

La première chose que l'on remarque avec ce roman c'est la documentation qu'a su réunir l'auteure. On s'y croierait ! le dix-huitième siècle ,est merveilleusement retranscrit. Les moeurs, la toilette, les rues boueuses ou crasseuses de Londres, les rapports hommes/femmes : tout. C'est donc un réel plaisir d'évoluer dans le monde de cette héroïne, pendant plus de cinq cent pages.
La vie des femmes y était infiniment moins libre que celle des hommes, et pourtant cette Caroline n'hésite pas à prendre un amant, avec les risques de finir à la rue et sans son fils, si son mari l'apprenait... Je pense qu'il y aura une suite , parce que cet aspect-là de la vie de Caroline n'est pas résolu à la fin. C'est ce qui m'a fait tiquer, le risque qu'elle prend... D'autant que les raisons qui poussent Caroline dans les bras d'un autre sont évoquées en une phrase. On ne sait rien sur ce couple, on ne sait rien du caractère de Caroline (à part qu'elle est drôlement courageuse, et qu'elle part bille en tête dans cette enquête, somme toute, pour une femme qu'elle qualifie d'amie, un peu vite).
Si l'auteure s'attache à nous brosser un ultra-réaliste portrait de l'époque, elle est un peu avare en descriptions des personnages, leurs goûts, leurs sentiments, ça va un peu trop vite... alors qu'elle s'étend beaucoup sur les prostituées, leurs conditions de vie. C'est un roman à charge pour les hommes. Qu'elles soient prostituées, épouses, mères, bourgeoises, ou sans protection, orphelines... les femmes en bavaient drôlement !
Roman féministe : sûrement. Roman social aussi, et enquête policière. J'ai eu beaucoup de mal à croire qu'une héroine ayant eu un peu de chance à la loterie de la vie, prenne autant de risques physiques et risque sa réputation, pour une soit-disant amie..
A la fin du roman, Laura Sheerd- Robinson nous apprend qu'une femme sur cinq avait pratiqué la prostitution à Londres à cette époque. Dés lors, pourquoi ne pas faire de Lucy, une cousine proche de Caroline, une cousine aimée ?
Ça , ajouté à mon manque d'empathie pour le personnage principal , et le fait qu'il n'y a pas, une fin mais deux (en quelque sorte ), a fait retomber mon enthousisme sur ce roman dont la reconstitution historique est remarquable...



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