Citations sur Anatomie de l'oppression (13)
Clamez haut et fort que vous n'êtes pas ce qu'ils disent et sachez qui vous êtes. Car la plus belle chose en laquelle croire, c'est en vous-mêmes.
L'idée que le plaisir sexuel pour l'homme est un dû et que son désir doit impérativement être satisfait est une création de la culture patriarcale. Selon une enquête menée en France en 2006, 73% des femmes et 59% des hommes estiment que "par nature, les hommes ont plus de besoins sexuels que les femmes". De nombreuses études, comme celle du département de psychologie de l'Université de Georgie en 1999, ont pourtant démontré que le désir et les pulsions sexuelles sont équivalentes chez l'homme et chez la femme. La nature, dans sa grande mansuétude, nous a dotées de libido égales et d'un plaisir mutuel dans l'acte de fécondation.
dans le Nouveau Testament: "Femmes, soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur; car le mari est chef de la femme, comme Christ est le chef de l'Église, qui est son corps, et dont il est le Sauveur. Or, de même que l'Église est soumise à Christ, les femmes aussi doivent l'être à leurs maris en toutes choses" (Épître aux Éphésiens 5,22-24)
Le conflit entre le féminisme et les religions est presque naturel, ils sont antinomiques. Le féminisme plaide pour les droits des femmes sur leur propre corps, la religion pour les droits des hommes ou de la société sur le corps des femmes. Le féminisme se bat pour que les femmes se fassent entendre, la religion pour qu'elles restent silencieuses.
En Arabie saoudite, les femmes ne sont autorisées à voyager seules que depuis 2015. Une année de progrès en apparence pour les Saoudiennes puisqu'elles ont obtenu cette même année le droit de vote aux élections locales (rappelons qu'il n'y a aujourd'hui plus qu'un seul État où les femmes n'ont pas le droit de vote... le Vatican!). Ces progrès ne sont que des artefacts d'égalité qui redorent l'image du royaume à l'étranger et favorisent les relations internationales, mais qui ne sont pas pour autant significatives d'une réelle volonté de changement, puisque, dans la pratique, les femmes continuent de rencontrer mille obstacles à leur indépendance. Elles ne sont toujours pas autorisées par exemple à conduire une voiture. Aucune loi ne le leur interdit formellement, mais l'administration saoudienne ne distribue simplement pas de permis aux femmes.
Les seins, symboles par excellence de l'objectification du corps des femmes, sont devenus nos étendards d'affranchies. En les reprenant des mains du pouvoir masculin et en les libérant des voiles de pudeur qu'on leur impose, nous proposons une nouvelle définition de l'identité féminine. Nous renversions la vapeur pour êtres seules décisionnaires de l'instrumentalisation de notre poitrine. Elle est à présent militante, elle sert nos voix, non plus leurs intérêts.
Le marché capitaliste se plie lui-même à ces tabous religieux et, dans les publicités pour les protections hygiéniques, le sang des femmes devient soudainement bleu pour préserver les âmes sensibles de la vue de cette horreur de sang impur. Dans les publicités pour les pansements, le sang des enfants est pourtant bien rouge sur les genoux. Ce n'est pas la vue du sang qui dérange, mais bien la vue du sang qui sort du sexe des femmes.
la rabbin Delphine Horvilleur qui déclare: "On se rend compte que ce que les religions ont en commun, c'est qu'elles ont toutes un problème, dans leur version traditionnelle, avec les femmes et le féminin."
En France, les statistiques des associations des femmes victimes de violences conjugales révèlent que 40% des violences débutent au moment de la première grossesse.
Les symboles de liberté féminine que représentent nos poitrines militantes sont un danger pour l'ordre établi de la domination masculine. Nous avons en notre possession des armes révolutionnaires: nos corps libérés.