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Critique de Sokleine


La maladie d'Alzheimer traitée avec tendresse et réalisme.

Après Suzuran, voici le deuxième opus d'"Une clochette sans battant" la nouvelle série romanesque de l'écrivaine québécoise d'origine japonaise.

On y retrouve les parents de Kyoko et Anzu que nous avions croisés précédemment. Tetsuo et Fujiko niré, retraités, mariés depuis plus de 40 ans, se sont décidés à emménager dans une confortable résidence pour personnes âgées, les premiers signes d'amnésie faisant leur apparition chez Fujiko. Comme dans un hôtel haut de gamme, ils mènent une vie tranquille et agréable bénéficiant de commodités et de soins adaptés, et recevant la précieuse visite de leurs enfants. Leur quotidien se déroule donc paisiblement jusqu'au jour où les symptômes de Fujiko s'aggravent dramatiquement et que la maladie d'Alzheimer avancée vient bouleverser l'existence du vieux couple. Fujiko ne reconnait plus son mari (ni sa famille) et se croit revenue au temps de leurs fiançailles... L'en dissuader serait catastrophique.

« La vérité est nuisible dans ces cas-là » explique l'infirmière de l'établissement de santé. Il est donc conseillé à Tetsuo de "jouer le jeu" et de prendre patience, surtout ne rien brusquer. 40 années de vie commune sont ainsi oubliées, l'occasion pour Tetsuo de revenir en arrière et de s'interroger sur leur vie conjugale et leur amour en apparence sans faille. A-t-il été un bon époux, a-t-il rendue sa femme vraiment heureuse ? Au fur et à mesure, des événements anciens vont être évoqués, des ressentis et des secrets de familles dévoilés.

Comme tous les livres d'Aki Shimazaki, ce court roman se lit facilement, avec un certain plaisir. Ecrit tout en finesse, délicatesse et poésie, il raconte une histoire d'amour touchante.
J'ai beaucoup aimé la manière réaliste avec laquelle l'autrice décrit la maladie d'Alzheimer et l'évolution de ses symptômes : pertes de mémoire, difficultés à s'exprimer, comportements incohérents... J'ai été plusieurs fois confrontée à des personnes souffrant de cette pathologie et des souvenirs me sont revenus en mémoire. Tout est hélas véridique.

Néanmoins, je n'ai pas été entièrement comblée par ce récit que j'ai trouvé très lisse, assez conventionnel. L'histoire de Tetsuo et Fujiko est un peu "cousue de fil blanc" et le lecteur devine aisément les incidents de parcours qui ont jalonné la vie du couple. Je trouve que dans ce livre, tout comme dans Suzuran, Aki Shimazaki plonge trop dans le romanesque voire de la romance et c'est dommage.

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