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Critique de fanfanouche24


En me rendant chez mes camarades-libraires [« Caractères » / Issy ] pour commander deux anciens textes de Celia Levi [ « Les Insoumises » et « dix yuans un kg de concombre » ], je n'ai pu résister de fouiner, et grand bien m'a pris, car je suis tombée sur le dernier opus d'Aki Shimazaki [ auteure de l'Empire Levant dont j'avais adoré la série « le Poids des secrets » ], traduit et édité en septembre 2019 , que j'ai manqué… Toujours le plaisir infini de la poésie, finesse psychologique de cette Dame des lettres japonaises…

Cette fois, nous faisons connaissance avec Anzu, jeune femme habitée par son art : la poterie ! art que lui a transmis son grand-père… Cette jeune artiste, divorcée, élève seule son fils unique. Peu gâtée dans sa vie amoureuse [ Premier amour parti pour une autre, et son ex-mari, père de son fils, infidèle, à son tour ]. Toutefois, elle ne semble pas en recherche d'un nouveau compagnon : sa boutique et son atelier de poterie, ainsi que son jeune fils sont le centre de sa vie. L'art de la poterie, la création de beaux objets du quotidien, la console de tout !

« J'avais réussi à être heureuse en créant mon propre monde artistique. » (p. 123)

« La poterie est indispensable à ma vie. En pétrissant de l'argile avec mes mains puis en façonnant une pièce, j'oublie tout ce qui se passe autour de moi. (...) "Choisissez un travail que vous aimez et vous n'aurez pas à travailler un seul jour de votre vie", a dit Confucius. Il avait tout à fait
raison. “(p. 9)

En dehors de son art, elle a des parents bienveillants, aimants, respectant son art, et l'aidant au besoin…Une soeur aînée, très belle, apparemment plus brillante, plus extravertie, qui, contrairement à sa cadette, est une « dévoreuse d'hommes », aimant les séduire tout en s'en désintéressant très vite. A l'opposé de sa jeune soeur, elle n'est habitée par aucune passion…
Deux soeurs, qui, croit-on, sont très complices, solidaires, même si nous ressentons d'emblée que l'aînée a un ascendant certain sur Anzu.
Comme Aki Shimazaki le fait chaque fois, elle choisit pour ce récit un symbole à travers le choix d'une fleur ; nom d'une fleur délicate, au parfum entêtant, « Suzuran » : le « Muguet » qui est à double sens.. ;Délicatesse, raffinement, discrétion, force mais aussi fleur –poison, avec en français, une autre appellation : « Amourette »...

Deux soeurs aux personnalités diamétralement opposées. Découvrant tardivement que sa soeur, incorrigible séductrice, lui avait pris tour à tour son premier amour, puis son ex-mari.. ;A 37 ans, amoureuse d'un homme différent , elle viendra le présenter à sa soeur et ses parents, décidée, cette fois, à se marier et à fonder une famille…Toutefois, la vie en décidera tout autrement ; un complet retournement de situation changera le rôle et l'existence de chaque soeur…

Poésie, tragédie, sagesse…suspens. Un cocktail réussi, d'une épure absolue , intensifiant l'émotion ressentie. Lu cette nuit, d'une traite, totalement capturée par l'atmosphère à la fois pudique et passionnée ! J'attends avec impatience la suite de ce nouveau cycle.
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