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Critique de Biblioroz


Hania a quinze ans. le décès de son grand-père, serviteur très apprécié d'une famille de la noblesse polonaise, la laisse seule mais il a pris soin de partir en la confiant au jeune Henri, le fils aîné de cette famille.
C'est justement Henri qui, alors qu'il nous annonce que « beaucoup d'eau depuis a coulé dans la rivière, beaucoup de nuages ont sillonné le ciel » revient sur son rôle de tuteur à l'âge de seize ans avec toute la fougue qui l'habitait alors. Il se voyait protéger à vie cette pauvre orpheline sans défense. Dans ces premières pensées, il désire garder Hania comme une soeur mais la dérive vers un tout autre sentiment est inévitable.
Chez ces nobles, le fils aîné est le prochain seigneur des lieux donc il ordonne que la jeune fille mange désormais avec la famille et demande pour elle une instruction comme celle prodiguée à ses jeunes soeurs. Il faut dire que dans cette existence de nobles, à côté de tous les serviteurs, un prêtre vit à demeure ainsi qu'une gouvernante française madame Ives. En principe une instruction se doit d'être complète uniquement chez les jeunes filles de la noblesse puisqu'Hania trouvera sûrement un honnête employé pour mari d'après les dires du paternel d'Henri.
Puis, pour que les nuages qui sillonnent le ciel obscurcissent la vie de notre amoureux, il faut composer avec son meilleur ami Sélim de race tatare et mahométane et vivant non loin de là. Un jeune intrépide, d'une beauté typée, plein de joie et d'audace qui ne peut qu'attirer l'attention d'Hania.
Henri devient alors un amoureux profondément malheureux qui finit par perturber toute la maison de part son exaspération de tout et de tous.

Notre narrateur était alors un grand sentimental et n'enjolive aucunement son attitude de l'époque et ses maladresses d'amoureux malheureux. Sa franchise qui nous livre toutes ses impressions d'alors ne tait pas son orgueil et ses colères déplacées.
L'orgueil est d'ailleurs prépondérant dans ce milieu riche et pas seulement chez le jeune Henri. Son père ne voit pas d'un bon oeil que l'on puisse surpasser son fils et ne cache pas son ressentiment envers Salim, vu comme un rival en arme et en amour.
D'ailleurs les ordres donnés par ces nobles m'ont choqué, ils claquent et font ressortir toute leur supériorité vis-à-vis de ceux qui les servent.
Vous devinerez aisément que ce triangle amoureux ne peut finir dans un ciel bleu car les offenses ne sont pas pardonnables chez ces gens-là.

Ce roman sentimental d'Henryk Sienkiewicz est l'un de ses premiers écrits nullement connu dans sa biographie. La qualité de l'écriture est son atout majeur et nous fait finalement avaler rapidement les pages. Les tourments d'Henri s'unissent à de beaux aperçus d'éveil de la nature, de colonnes de fumée s'élevant des cheminées, de rosée scintillante sur les épis de blés.
Loin de son immense succès Quo vadis ?, ce petit roman nous fait prendre en pitié celle qui lui donne son nom, Hania, relativement passive, et qui est la proie de deux amoureux dans un monde de nobles qui n'est pas le sien.
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