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Critique de Laurapassage


Ayant adoré Alive et Alight, les deux premiers tomes de la saga The Generations, je ne pouvais bien sûr pas passer à côté du troisième et dernier volet, Alone. Les éditions Lumen m'ont ainsi permis de découvrir ce livre et en toute honnêteté, j'ai été fasciné par l'imagination sans borne de Scott Sigler qui nous offre un final surprenant et détonant !

"Il me manque. Ses yeux me manquent. Ses cheveux, son sourire et jusqu'à son odeur me manquent. Si nous parvenons à pousser l'ennemi à nous affronter — et c'est un pari très risqué -, je serai peut-être blessée dans la bataille, ou même tuée. Avant mon départ, il m'a dit qu'il m'aimait."

Alone reprend un moment après le deuxième tome, comme la fin d'Alight nous l'annonçait et c'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé Em et les autres enfants et adolescents. La jeune fille, avec son apparence de 18 ans, s'était réveillée comme 5 ans plus tôt, avec son esprit d'enfant, en décalage avec son corps d'adolescente. La petite fille a disparu et on la découvre une nouvelle fois plus forte, stratégique, dominante et bienveillante que jamais. Elle n'a pas changé de credo, voulant toujours une vie paisible et heureuse pour son peuple quitte à ne rien lâcher et se mettre en danger. Entourée de Bishop, son fidèle soutien guerrier et de sa meilleure amie Spingate, l'ingénieur, elle ne cesse d'être sous tous les fronts : diriger, gérer, organiser, se battre, s'entraîner et tenter de garder la paix acquise avec le peuple de Barkah. Bien sûr, la menace de Mathilda est toujours présente, mais elle peut compter sur des alliés de taille, à l'image de Bawden et Victor, les deux membres de son équipe. Elle se montre toujours aussi téméraire, se trompant parfois dans ses choix et prenant des risques aux statistiques peu flatteuses, mais elle continue, coûte que coûte pour s'installer définitivement sur Omeyocan.

Scott Sigler ne fait pas dans la demi-mesure avec saga. Comme les deux premiers tomes, Alone captive le lecteur du début à la fin. Les questions s'enchaînent et la complexité de l'histoire mêlée à la richesse de l'univers créé ne laissent aucun répit. Les rebondissements s'enchaînent à une vitesse folle. le premier tome présentait ainsi les origines génétiques des enfants tels que Em, et le deuxième une nouvelle planète déjà habitée. Dans Alone, Scott Sigler puise encore dans son imagination pour lier tous ces facteurs, ainsi que de nouveaux, les uns aux autres par une idée totalement inédite et transcendante. Toutes les interrogations qui s'accumulaient depuis Alive trouvent enfin leurs réponses et une chose est sûre, la surprise est immense. Et plutôt que de faire comme la plupart des auteurs en distillant les indices ici et là, Scott Sigler présente avec audace des chapitres entiers où les énigmes se résolvent de différentes manières, comme des palier. La tension ne redescend jamais jusqu'à la dernière phrase, entre souffrance, pertes et décisions importantes. Les personnages de cette saga subissent les nombreuses péripéties qui leur arrivent, endurant encore et encore les malheurs qui ne cessent jamais.

"Les loups-serpents sont les pires prédateurs de ce monde. À notre connaissance, ils tuent et dévorent tout ce qui bouge. Jusque-là, les Sauterels n'étaient pas épargnés. Et puis un jour, Maria est arrivée. Non seulement cette fille avait appris à capturer ces bêtes, mais elle avait aussi compris comment les dompter. Elle a transmis ce savoir-faire."

Alone ne se démarque pas des autres tomes pour ses relations entre les personnages. En effet, une nouvelle fois, ils sont parfois totalement unis et ne lâchent rien jusqu'à l'aboutissement recherché, pleurant leurs pertes et regrettant certains choix. Mais aussi, ils leur arrivent encore de se diviser, de ne pas gérer leurs pulsions et de se laisser aller tels des guerriers qui ne réfléchissent pas avant d'agir. Seule Em garde sa constance, partagée à elle seule entre le bien et le mal depuis toujours. On le sait, elle est prête à se sacrifier pour sauver les siens qui méritent bien une accalmie définitive. Mes adolescents mûrissent et les enfants les imitent. La peur de perdre la vie passe au second plan et seule la sauvegarde de leur peuple importe, tel un credo qu'ils n'oublient jamais. À l'image du lecteur, ils sont perdus, ne comprennent pas la moitié de ce qui leur arrivent et cherchent constamment à savoir comment survivre et pourquoi ils sont là. Tous à leur manière (et ils sont nombreux, plus d'une vingtaine de personnages secondaires et quatre fois plus pour les moins importants) apportent leur pierre à l'édifice et c'est grâce à chacun qu'ils apprennent enfin la vérité, mêlant science-fiction et fantasy avec brio.

"Mais les Sauterels ne sont pas les seuls à changer. La colère de mon peuple grandit peu à peu. Tous affirment avec de plus en plus de véhémence qu'Uchmal devrait être « réservée aux êtres humains », qu'il faudrait chasser l'ensemble des Sauterels de la Jungle autour de notre ville, et pas seulement les Querelleurs. J'ai beau étouffer ce genre de discours quand je l'entends - tout comme Bishop, Borjigin et bien d'autres -, ce sentiment de haine ne cesse de croître."

Alone clôture à la perfection la saga The Generations, atypique, innovante et transcendante. Scott Sigler nous offre les révélations que l'on attendait avec impatience en les rendant encore plus surprenantes que pour les deux premiers tomes, le tout avec cruauté et souffrance, mais toujours avec la force et l'union de ses personnages.
Lien : http://laura-passage.com/alo..
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