La réalité reste ce qu'elle est, qu'on le veuille ou non.
Mais les Sauterels ne sont pas les seuls à changer. La colère de mon peuple grandit peu à peu. Tous affirment avec de plus en plus de véhémence qu'Uchmal devrait être « réservée aux êtres humains », qu'il faudrait chasser l’ensemble des Sauterels de la Jungle autour de notre ville, et pas seulement les Querelleurs. J’ai beau étouffer ce genre de discours quand je l’entends - tout comme Bishop, Borjigin et bien d’autres -, ce sentiment de haine ne cesse de croître.
Les loups-serpents sont les pires prédateurs de ce monde. À notre connaissance, ils tuent et dévorent tout ce qui bouge. Jusque-là, les Sauterels n'étaient pas épargnés. Et puis un jour, Maria est arrivée. Non seulement cette fille avait appris à capturer ces bêtes, mais elle avait aussi compris comment les dompter. Elle a transmis ce savoir-faire.
Il me manque. Ses yeux me manquent. Ses cheveux, son sourire et jusqu’à son odeur me manquent. Si nous parvenons à pousser l’ennemi à nous affronter — et c'est un pari très risqué -, je serai peut-être blessée dans la bataille, ou même tuée. Avant mon départ, il m’a dit qu'il m'aimait.