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Critique de GribouilleLechat


Clifford D. SIMAK est un auteur de science-fiction américain né en 1904 et mort en 1988, et qui a publié un grand nombre de romans et de recueils de nouvelles. Il est considéré comme faisant partie des écrivains de l'âge d'or de la science-fiction, au même titre que Ray Bradbury ou Isaac Asimov.

Son ouvrage le plus connu est Demain les chiens, un recueil de nouvelles qui forment une oeuvre romanesque cohérente. le recueil est présenté comme une suite de contes que se racontent les chiens. Ces contes sont classés chronologiquement et commentés par des exégètes — eux-mêmes chiens — qui émettent des hypothèses sur leur véracité. Dans ces contes, l'auteur brosse un tableau troublant et poétique de l'avenir de l'humanité sur plusieurs milliers d'années. Les Hommes perdent petit à petit leur instinct grégaire après une série de conflits guerriers et font un retour dans les campagnes, puis laissent la place aux Chiens, qu'ils ont réussi à doter de la parole.

C'est par cet ouvrage que j'ai connu cet auteur, et j'avais eu un énorme coup de coeur.

La SF de Simak est très "humaniste" et ses thèmes favoris sont la nature et les robots anthropomorphiques.

D'ailleurs, dans la nouvelle Plus besoin d'hommes, il est exactement question de cela : de robots intelligents, capables de raisonner, de ressentir des choses et même de se reproduire. Une nouvelle très intéressante, avec une chute douce-amère.


Dans ces histoires, on sent les prémices d'une conscience "écologique" avant l'heure, ainsi qu'une certaine dose de poésie, ce qui leur donne beaucoup de charme.

Ainsi, dans Jardinage, peut-être ma nouvelle préférée de ce recueil, un homme trouve dans son jardin une plante qu'il n'avait jamais vue avant, une plante différente, capable de bouger et de communiquer en émettant des émotions. L'homme comprend assez vite qu'il s'agit d'une espèce extraterrestre, et une sorte d'amitié se crée entre les deux "êtres", la plante faisant comprendre à l'homme ce qu'elle ressent, sa façon d'envisager la Vie et tout ce qui l'entoure, et l'homme essayant de lui expliquer comment est la vie sur terre. Cela donne lieu à de très jolis passages et une réflexion profonde sur les habitudes de consommation des hommes.


L'histoire qui m'a peut-être le moins emballée est Pour sauver la guerre, mais je pense que c'est dû à son côté très ancré dans l'époque où elle a été écrite. En 1958, la guerre était très présente dans les esprits : guerre de Corée, guerre froide... et cela se sent ! Néanmoins, la morale de la nouvelle reste fidèle au caractère humaniste de l'auteur.

En revanche, j'ai beaucoup aimé Opération putois, pour le côté naïf du narrateur, la simplicité avec laquelle il raconte les choses extraordinaires qui surviennent ; son "amitié" avec ce "putois" (un extraterrestre ressemblant à un putois, qui a la capacité de réparer et faire évoluer les machines comme s'il faisait pousser des plantes) ; ses personnages drôles, un peu excentriques mais attachants et une ambiance quand même assez délirante.


De l'humour, j'en ai d'ailleurs retrouvé à plusieurs autres endroits. de l'humour un peu absurde dans Plus besoin d'hommes, quand l'homme est pris entre deux feux : d'une part la logique de la justice et de l'administration et d'autre part celle de robots intelligents. de l'humour également, mais très fin cette fois, lors de la chute de la première histoire - Une chasse dangereuse - que j'ai trouvée très drôle et intelligente.

En parcourant ces nouvelles, on se rend bien compte que l'auteur s'intéresse d'avantage à l'aspect humain que technique ou scientifique (comme c'est le cas dans tous ses écrits). Par exemple, dans Projet Mastodonte, une histoire de machine à voyager dans le temps, on ne sait quasiment rien de la machine en question ni de la façon dont elle fonctionne. Ce qui intéresse l'auteur, c'est ce qui arrive aux personnages.

Le style est un peu "daté", avec des expressions tombées en désuétude, de nos jours, mais cela n'enlève rien à l'intérêt de ces histoires !

Conclusion : Un recueil de SF de très bonne qualité, empreint de poésie et d'humour, qui reprend les thèmes chers à Simak et dans lequel l'esprit de l'auteur est fidèle à lui-même.
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