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Critique de Siladola


Un Simenon pour l'été, dans un port qui pourrait être le vôtre, mais à la saison des tempêtes. Une couverture grise d'Arthème Fayard, usée comme une vieille DS, et le même plaisir à monter en voiture pour une enquête policière, ce véhicule confortable et poussiéreux qui vous emporte silencieusement...C'est le charme de la France d'autrefois, vue par un touriste belge : la Normandie presque trop vraie, les pêcheurs de documentaire, le bistrot de la capitainerie et les notables qui se donnent des airs de hobereaux...Maigret n'a pas encore d'épouse, ou bien on n'en parle pas, et, s'il vient de Paris, le célèbre Boulevard Richard Lenoir n'est pas mentionné. On s'ébahit à observer un coin de fenêtre éclairée entre des rideaux, aux côtés d'un brigadier transi, juché sur des pierres. On stagne dans le brouillard, un peu trop cotonneux peut-être, mais baste, roman noir oblige. En de trop courtes heures, on se retrouve à l'épilogue, sans avoir molli plus que novembre sur le littoral, avec le plaisir tout simplement d'avoir été emporté dans la lecture. Gide écrivait à Simenon, paraît-il : « Je trouve que votre œuvre va très loin, sans en avoir l𠆚ir et comme sans le savoir. » J'ai relu Les Faux Monnayeurs juste après : le chef de file de la NRF était de beaucoup plus cérébral. du coup ses ouvrages paraissaient fabriqués. Pas sûr que Simenon allait très loin, lui, mais, sans en avoir l'air, il vous emmenait dans ses rêves de brume.
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