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Critique de franksinatra


Un roman « dur » de Georges Simenon, écrit en 1947, dans lequel l'auteur met en scène un jeune homme de dix-sept ans, Alain Malou, en quête de son père, Eugène, un puissant entrepreneur immobilier, qui vient de se suicider après des déboires financiers qui l'ont conduit à la ruine et à la faillite. Timide et réservé, en quête aussi de lui-même et de ce qu'il veut devenir, Alain apprendra à connaitre qui était son père auprès des siens qui se déchirent allégrement, se haïssent ou se méprisent, sa mère, une femme du monde pour qui seuls l'apparence et l'argent comptent, sa soeur, Corine, une « marie couche-toi-là » qui, depuis son jeune âge, a bien compris le pouvoir que ses charmes exercent sur les hommes pour assurer son train de vie, et enfin Edgar, son demi-frère, né d'un premier mariage d'Eugène Malou avec une femme du peuple, qui ne pense qu'à consolider sa vie de petit fonctionnaire tranquille et sûre. Pour eux, Eugène Malou était un entrepreneur marron, capable de verser dans la corruption, à la limite de l'escroquerie mais toute la famille fermait sans difficultés les yeux sur tout ça tant que l'argent rentrait. Il découvrira cependant un autre aspect de la personnalité de son père auprès de proches comme Joseph Bourgues, un ancien bagnard, compagnon des années galère d'Eugène du temps où ils étaient anarchistes et François Foucret, ex-chef de chantier des établissements Eugène Malou et Cie qui mettront en avant le sens de la fidélité, la générosité et le sens de l'honneur qui font du suicidé un homme rare.
En dressant le portrait au vitriol et sans compromis des Malou, l'auteur se livre à une puissante étude de moeurs au sein d'une famille de parvenus dans une petite ville de province où le poids du qu'en-dira-t-on est lourd. Comme bien souvent dans ses romans, Simenon nous confie dans un réquisitoire sans appel tout le mépris qu'il ressent pour ces gens. Seuls trouvent grâce à ces yeux, les gens du peuple, les gens d'en bas, capables de gratitude, de reconnaissance et de compassion comme Mélanie, la patronne de la pension de famille qui héberge Alain et bien sûr François Foucret et Joseph Bourgues.
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