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Critique de Diabolau


Mon premier Simenon. Il en fallait bien un, et j'ai jeté mon dévolu sur celui-ci dont j'avais vu une excellente adaptation cinématographique (de Georges Lautner, avec Jean-Paul Belmondo dans le rôle de Loursat) sans savoir à l'époque qu'il y en avait déjà eu une avant, avec Raimu.
Originale, cette histoire l'est, indéniablement.
D'abord, par le démarrage plutôt cocasse de cette histoire : un vieil avocat alcoolique ne découvre qu'une bande de jeunes, dont sa fille, faisaient la bringue dans sa propre maison, à son nez et à sa barbe, que le jour où il retrouve un cadavre au grenier.
Puis, par son déroulement : la police, représentée par un personnage insignifiant et à peine croisé, s'efface devant la justice et ce sont l'avocat, le procureur et le juge d'instruction qui joueront les premiers rôles dans la deuxième partie, concentrée sur le procès en assise de l'accusé.
La première partie m'a tout a fait emballé, dans sa manière de décrire avec brio l'atmosphère d'une ville de province dans les années 30-40, et surtout la ségrégation sociale qui régnait alors entre les notables d'une part et les "petites gens" de l'autre, chaque classe étant quasi condamnée à la consanguinité et n'ayant virtuellement aucune chance de franchir la frontière.
Ce livre, c'est la peinture de l'indifférence que des personnes peuvent laisser pousser dans leur foyer, sans y prendre garde, au point de ne plus parler à leur propre fille, d'ignorer ce que font vos domestiques... au point de ne plus savoir de quoi les gens sont capables, et de tomber des nues le jour où vous vous en rendez compte. Évidemment, l'alcool n'aide pas.
Quelle misanthropie chez ce Loursat, et pourtant... quelle humanité !
La seconde partie m'a hélas moins séduit. Si le style de Simenon est tout entier au service de son atmosphère, il n'en laisse pas moins des dialogues parfois peu clairs à défaut d'incises et de respiration, et l'affaire en elle-même se résout quasi par un deus ex machina, sans compter que l'interrogatoire qui fait éclater la vérité ne m'a clairement pas convaincu ()
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