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Critique de Polars_urbains


Décidément, les gabarits comptent dans Maigret et la grande perche, entre Ernestine, qui donne son nom au roman, son mari, un « homme chétif aux yeux inquiets » et un Maigret confronté à un suspect de même prestance que lui. le choc avec le Docteur Serre (« un Turc comme on en voyait jadis sur les images »), ne sera pas physique mais deviendra une lutte psychologique sans merci.

L'intrigue de départ est mince, un cambrioleur affirme avoir vu le cadavre d'une femme sur le lieu d'un de ses exploits, dans une villa de Neuilly, et le commissaire ne sait pas trop quoi en penser. Pourtant, malgré l'absence totale d'indices et bien qu'aucun corps n'ait été trouvé (« Rien d'extraordinaire, répondit Maigret. Une histoire de Hollandaise qui a peut-être été assassinée, mais qui est peut-être en vie quelque part. »), il se lance et se montre de plus en plus tenace au fil des jours. Il organise des surveillances, fait intervenir la police scientifique et se livre à de longs interrogatoires du suspect, de sa mère, de la femme de ménage ou d'une amie de la disparue. Un long travail de procédure…

Maigret et la grande perche est un excellent roman, intéressant à plusieurs titres : par la densité et la qualité des interrogatoires, typiques de la « chansonnette » chère au commissaire ; par la complicité qu'il entretient avec ses collègues et collaborateurs ; par les relations ambigües entre Maigret et certains délinquants qui tourne finalement à une sorte de collaboration qui ne dit pas son nom. Mais l'élément le plus significatif du roman demeure l'affrontement (« une lutte de poids lourds s'engageait ») avec le Docteur Serre, un homme sous emprise (thème courant chez Simenon) prêt à tout pour protéger ceux qu'il aime ou qu'il craint.
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