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Critique de Meps


Meps
19 novembre 2019
J'ai pas mal lu de Simenon et de Maigret étant plus jeune. j'ai découvert le polar en m'abreuvant de Christie et de Simenon, deux styles d'enquêtes totalement différent. Là où Christie sème les indices et embarque le lecteur sur plusieurs pistes avant de lui révéler la solution qu'il avait sous son nez mais n'a évidemment pas trouvé, Simenon joue plus sur l'ambiance. La météo est souvent omniprésente, qu'elle soit faite de pluie diluviennes (comme ici avec la tempête qui inonde Maigret à Fécamp) ou de canicule dans certains des romans (qui pousse évidemment Maigret à boire plus de bière).

Pietr-le-Letton est la première aventure de Maigret écrite par Simenon. Il y pose d'emblée son personnage, décrit comme un roc immuable qui impose sa silhouette massive à tous les lieux de l'enquête, même un palace comme ici. Il n'est pas encore ici commissaire et on le voit donc se coltiner les tâches de bases du simple flic (planque, filature) même si il est parfois secondé par ses collègues de travail. On aperçoit dès cette première enquête la méthode de travail de Maigret, il fait confiance à son instinct plus qu'à ses neurones et trouble par sa présence les protagonistes du crime qui finissent par confirmer ce qu'il n'avait compris que partiellement.

En tout cas, dès la première enquête, Simenon ne ménage pas son personnage. On lui tire dessus, un de ses collègues et ami est tué (même si Simenon le ressuscitera dans d'autres opus de la série). Tout en gardant un rythme beaucoup plus pépère qu'un polar noir américain, ce premier tome bouge plus que certains autres, où Maigret sera plus installé dans son rôle de commissaire ou même parfois de policier à la retraite.

Bref, intéressant de retrouver un Maigret à la fois toujours le même et un peu différent, avec sa pipe et son pardessus, sa femme qui l'attend à la maison sans rien exiger même si elle s'inquiète toujours. Une plongée dans le Paris des années 30, entre les grands palaces et les meublés miteux, une ambiance toujours parfaitement retranscrite par un romancier que le succès de Maigret aura empêché d'être sans doute reconnu à sa juste valeur.
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