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Critique de lebelier


Hormis la contrepèterie facile, il s'agit ici du premier Maigret sous le nom de Simenon. L'auteur campe son personnage, pipe, chapon melon et carrure massive. La police est à la recherche d'un escroc international et Maigret va l'attendre au train mais celui-ci semble avoir été assassiné durant son trajet. Commence alors une enquête qui va d'un palace, le Majestic, jusqu'aux gourbis parisiens ou une maison de campagne à Fécamp. le commissaire traîne ses guêtres un peu partout, y rencontre des jeunes femmes, l'une attend son marin d'homme à Fécamp et l'autre le soigne dans un hôtel sordide à Paris. On met des hommes en plaque, on fréquente le beau linge des palaces dont un homme d'affaires américain et sa femme qui sont plus ou moins reliés à l'enquête. Maigret n'est pas très à l'aise dans ces milieux où il se sent méprisé mais il s'en fiche et continue vaille que vaille. C'est l'obstination du policier qui est ici bien rendue, il ne recule devant aucun obstacle, saute les repas, passe des nuits blanches obsédé par son enquête. On sait dès lors que Mme Maigret a l'habitude des absences répétées et souvent longues de son mari.
Le roman a paru en 1930, dans cette France soupçonneuse de l'étranger où l'on parle de « races », où les Juifs sont décrits dans un style presque pré-collaborationniste, ils sont fourbes et vivent salement. Certes ce n'est pas dit comme ça mais c'est fortement suggéré avec tout ce qu'il peut y avoir de choquant pour les lecteurs de notre époque pourtant peu exempte de racisme rampant.
D'autre part, on ne peut pas dire que Simenon se soit beaucoup foulé pour cette enquête qui ressemble un peu à d'autres : l'histoire du double, du jumeau et la vérité qui éclate durant les aveux un peu indigestes du malfrat. Ce qui est intéressant, en revanche, c'est toujours ce style qui procède par touches et qui donne l'ambiance, cette sorte d'intimité que se crée entre le policier et la personne interrogée et que l'on revoit dans beaucoup de « Maigret ».
On a commencé par une plaisanterie. Je ne sais pas si Simenon a fait exprès mais ce clin d'oeil (si l'on peut dire) est des plus savoureux :
« Elle [Mme Maigret] trottait à travers l'appartement, contente, feignant de bougonner pour la forme, remuait le frichti, crépitant dans sa casserole, agitait des seaux d'eau, ouvrait et refermait les fenêtres, s'informait de temps en temps :
- Une pipe ?...
La dernière fois, il n'y eut pas de réponse. »
Voir aussi le début de « un Noël de Maigret ».
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