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Critique de Henri-l-oiseleur


Cet épais roman de Dan Simmons est vraiment un tour de force. Il se présente comme les mémoires fictifs d'un écrivain anglais de l'époque victorienne, et en imite tous les tics de langage et de style, en reprend tous les préjugés et les manies, sans oublier les non-dits, les effets d'auto-censure et les euphémismes. L'auteur nous maintient tout au long du récit dans le point de vue unique du narrateur, qui, le lecteur s'en rend compte, ne comprend pas tout, ne voit pas tout, et même peut-être se trompe lourdement sur ce qui lui arrive. Ainsi, nous sommes dans le fantastique le plus pur, qui n'est pas l'horreur, mais le doute constant où le lecteur se trouve, ne sachant si ce qui lui est raconté est véridique ou rêvé. La figure dominante du roman est Charles Dickens, cet écrivain de génie, à l'ego surdimensionné, qui écrase de tout son poids, de toute sa morgue et de toute sa malveillance un narrateur fasciné, globalement lucide sur les défauts criants de cet "ami", mais absolument incapable de s'affranchir de son emprise, pas plus que de celle de l'opium dont il est l'esclave. Les relations entre les deux sont fascinantes mais assez pénibles à suivre, je l'avoue, bien que l'évocation du Londres romanesque des bas-fonds soit très réussie, et les scènes de cabotinage du "grand romancier" Dickens de jolis morceaux de satire. Enfin, de multiples longueurs dans le récit, malgré la réjouissante mauvaise foi du narrateur, gâchent un peu la lecture.
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