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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le Grand Art. J'avais repéré ce titre sur les sites littéraires lors de sa parution, courant mars. Sa couverture et le résumé m'avaient séduit. Après l'avoir lu, quelques semaines plus tard, je me suis étonné de n'en voir, sur les mêmes sites, qu'un tout petit nombre de critiques. Sans aucun doute, la conséquence directe de la fermeture des librairies et de la mise en sommeil des maisons d'édition pendant la période de confinement, car le livre m'a tout simplement enthousiasmé.

C'est le deuxième roman d'une jeune femme, Léa Simone Allegria, que des études de lettres et d'histoire de l'art n'ont pas empêchée d'être bien branchée dans son époque. Elle a défilé pour des marques de mode prestigieuses et a aussi créé une galerie d'art en ligne.

Le livre est bardé de références historiques et culturelles de haut niveau, mais qu'on ne s'y méprenne pas, le Grand Art est en fait un polar. Et quel polar !... Grandiose. Il plonge le lecteur dans l'univers de l'Art, des Antiquités, de leur négoce... et de leurs mauvaises pratiques. Cherchez le(s) coupable(s) ! Pas évident, quand tous les personnages ont leur face sombre.

Le personnage principal, Paul Vivienne, est un commissaire-priseur sur le retour, nostalgique de sa splendeur passée, mis à l'écart dans une société de ventes qui s'efforce d'évoluer avec les technologies d'aujourd'hui. La culture de ce professionnel mondain est à la hauteur de son cynisme, immense. A l'occasion d'une succession à liquider dans un château en Toscane, survient l'envie d'un dernier coup d'éclat, la perspective d'un ultime show, marteau en main.

Pièce maîtresse de la collection à vendre : un retable, très ancien, trouvé dans la chapelle du château. Une Vierge à l'Enfant et au rouge-gorge. Pas enthousiasmant, mais on ne sait jamais. Pour identifier l'artiste et dater l'oeuvre – qui pourrait valoir une fortune… ou pas –, on devra compter sur la conclusion scientifique, établie en laboratoire, et sur le jugement de l'expert(e), fondé sur son oeil, son savoir et son intime conviction. Et justement, quelque chose ne colle pas. On ne peut pas être en même temps à la fin du Moyen Age et au début de la Renaissance, comprenez-vous ?... Je ne suis pas clair ? C'est exprès. Si vous voulez connaître « la vérité » et savoir comment l'énigme se résout, lisez le livre. Certains personnages ne manquent pas d'imagination. Léa Simone Allegria non plus.

La révélation se poursuit par une remise à plat complète de ce que l'on savait du Quattrocento… Au Louvre, c'est la folie. Les likes explosent sur Instagram. La frénésie gagne New York, le MET, où Madonna et Jean-Paul Gaultier sont de la partie. C'est du délire !

La lecture offre des moments saisissants : la vente aux enchères, le procès final, avec des rebondissements dignes d'un thriller. Mais aussi des moments plus intimistes : Paul découvrant le retable, l'examinant et se laissant porter par son imagination et ses souvenirs. Ou une décoiffante fête de funérailles, où Franz Liszt cède la place à un « I Will Survive en version lounge »

Les personnages sont admirablement brossés, criants d'authenticité, surtout les femmes, Gabrielle et Marianne (… Et Paul qui croyait tout maîtriser !). le rôle et l'attitude des experts sont analysés avec finesse. Leur parole revêt un caractère de vérité absolue, mais les notions de rigueur, d'impartialité et de neutralité ne pèsent pas lourd devant les égos ou les intérêts.

Le parti d'écriture, original, donne du rythme, mais il n'est pas toujours facile à suivre. On passe sans crier gare de la narration classique au monologue et à l'empilage de monologues. L'auteure donne la parole à tout le monde, y compris à des personnages insignifiants, pour des commérages. On a aussi droit aux digressions et aux fantasmes des personnages importants, qui n'en sont pas moins humains. Une tendance à l'ellipse dans la narration contraint le lecteur à quelques efforts pour tout boucler. Normal ! Ce sont les personnages qui racontent et un personnage ne raconte que ce qu'il veut.

La fiction, audacieuse, s'appuie sur une documentation abondante et passionnante. C'est du grand art. L'humour ne manque pas, au premier et au deuxième degré. Un sacré talent. J'ai été embarqué. Elle embarquerait n'importe qui.

Lien : Http://cavamieuxenlecrivant...
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Cette lecture est une très belle surprise. J'ai été complètement happé par ce récit dans le monde de l'art, impossible de lâcher ce livre. L'auteur arrive à donner à son histoire un rythme, une succession d'avancée digne des plus grand polar/thriller. Pour autant, nous ne sommes pas ici dans un polar mais quelques codes sont repris d'une manière diablement efficace.

Le lecteur est invité à suivre Paul Vivienne, commissaire-priseur qui a eu son heure de gloire mais qui semble un peu dépassé par les nouvelles technologies et le monde d'aujourd'hui. Un peu par hasard, il met la main sur un retable qui va bouleverser le monde de l'art. On croise de nombreux personnages dans ce roman, des acteurs du monde de l'art, experts, médias spécialisés, restaurateurs... mais pas seulement du monde de l'art, on retrouve d'autres profils tel la veuve éplorée venant de perdre son mari et devant vendre les objets de celui-ci.

Il y a un vrai style dans ce roman, affirmé, original avec un ton moderne. On apprend des tonnes de petites choses car ce roman est bien documenté sans pour autant tomber dans le cours magistral. On alterne les genres : suspens, humour, données historiques, petites anecdotes, toujours par petites touches et toujours très bien alternées.

Quelques passages sont presque épiques et la lecture se fait alors carrément en apnée, je n'en dis pas plus, je ne voudrais pas gâcher le suspens.
La construction est plutôt classique, parfois un tout petit peu perturbante, le saut dans le temps entre les parties est parfois un peu brutal et il faut recoller les wagons mais globalement on arrive assez rapidement à tout remettre en place.

Non, franchement, je recommande hautement ce livre qui fait preuve d'originalité, mettant en lumière un monde pas forcément très connu. Il fait aussi preuve d'esprit critique sur ce monde, sans tomber dans la caricature même si le trait est parfois un peu forcé. Enfin, il fait preuve d'humour, il tient en haleine et il permet au lecteur d'apprendre des choses.
Que demander de plus ?
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Paul Vivienne, commissaire priseur aguerri, plus en accord avec la société qui l'entoure (réseaux sociaux, enchère en ligne...) : une fin de carrière toute proche. Jusqu'au jour où il découvre un mystérieux retable dans une chapelle privée de Toscane...

Tous ceux qui approchent le retable se trouvent miraculeusement bouleversé. Une oeuvre manifestement peinte par un artiste florentin dont la jeune Marianne va chercher la trace dans les archives. Pour s'offrir une dernière gloire, un coup de maitre, Paul Vivienne est prêt à tout. L'enquête est lancée..

Une simple madone entourée d'or fin sur un vieux panneau de bois pourrait-elle séduire le public et les musées ? Alors que les prix s'envolent pour des oeuvres qui s'autodétruisent en pleine enchère ?

Au silence des couleurs de musées, en passant par le soleil de Toscane avant l'agitation des salles de ventes, Léa Simone Allegria nous fait entrer par la grande porte dans l'envers du décor du marché de l'art.

Servi par une plume intelligente, très documentée, subtile et drôle, l'auteure tel un peintre avec sa palette de couleurs mène son lectorat dans un vrai thriller du monde de l'art.

Véritable coup de coeur pour ce roman, happé par le récit, Léa Simone Allegria oriente la lumière sur un monde souvent méconnu du grand public, un monde entre passé et présent, un monde où on peut se demander qu'est devenu le gout des oeuvres à notre époque.

Un roman ! Un thriller ! Un roman érudit ! Un roman d'aventures ! Surtout un roman galerie, qui transporte, qui glisse, qui attire votre regard lors de la visite d'un musée, qui fait briller vos pupilles devant l'émotion d'une oeuvre.

A travers le passé et la découverte des trésors enfuient à notre connaissance, "Le Grand Art" illuminera tous ceux qui plongeront dans ce roman passionnant aux couleurs des tableaux de la Renaissance, et qui ne regarderont plus jamais un chef-d'oeuvre du même oeil.
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Du grand art, en effet, que ce roman. Si vous aimez l'art, si vous souhaiter découvrir les coulisses des grandes maisons de vente, ce livre vous enchantera.
Avertissement : l'écriture, très hachée, peut déstabiliser.
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Léa Simone Allegria nous initie au monde de l'art marchand et de ses mondanités avec brio. du Grand Art au bal des vanités, l'auteur illustre les corps de métier comme les protagonistes qui font l'expertise et le cours du marché. C'est une enquête d'envergure où même la datation de la perspective italienne en peinture est remise en question ! Ici on ne parle pas cadavre mais retable. Foncez les yeux fermés, le dénouement est brillant.
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