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Critique de gavarneur


Ce polar littéraire m'avait été recommandé par Pierre Bayard dans « Comment parler des livres qu'on n'a pas lus ? »

Il expliquait la première scène : deux co-auteurs parlant très (vraiment très) vaguement de leur livre dans une émission télévisée. Cette scène est absolument géniale quand on connaît la fin du livre : le plaisir d'y repenser vaut la lecture à lui seul. (Heureusement, j'avais oublié ce qu'en disait précisément Bayard, mais il m'a fallu le relire pour apprécier). N'oubliez donc pas de faire ce retour, car je compte bien sur vous pour lire Ferdinaud Céline.

Si on considère ce livre comme un simple polar, il peut être un peu décevant : pendant environ deux cents pages, après les premiers chapitres, il ne se passe pas grand-chose : une amusante galeries de personnages secondaires, et un écrivain dorloté. Ensuite apparaissent quelques cadavres, mais rien d'exceptionnel (pour certains, on dirait de la génération spontanée : il faut attendre pour comprendre). La quatrième partie (plus de quatre-vingt pages) est au contraire menée à une vitesse ahurissante, tout ce qui était mystérieux est expliqué, il y a de l'action à revendre et une jolie surprise. Mais en première approximation l'intérêt principal du polar est qu'il se passe dans les milieux de l'écriture, de l'édition et de la critique.

Surtout de la critique assassine : au moins une demi-douzaine de ces messieurs, pour les meilleures ou les pires des raisons semblent avoir un malin plaisir à enfoncer des livres, et donc des auteurs. Et c'est à se demander ce que Pierre Siniac avait contre eux : juste l'envie de se moquer, ou un besoin de vengeance contre l'ensemble du milieu littéraire (le « vrai », la littérature policière, celle dont vivait Siniac étant considérée comme un sous-genre méprisable réservés aux auteurs ratés, selon plusieurs des personnages du livre) ? Justement, ses deux auteurs ratés sont superbes (un peu caricaturaux, l'un faible et attachant, l'autre quasiment fou), l'autre auteur est au ban de la société. Ses éditeurs sont minables, voire alcooliques ; l'émission télévisée sur la littérature est caricaturale, son public ne vaut pas mieux. Bref, un jeu de massacre (normal pour un polar, me direz-vous), assez réjouissant.

Et ce n'est pas un roman sur les collaborationnistes et les retourneurs de veste d'immédiat après-guerre, malgré quelques allusions amusantes.
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