J’ai lacé des raquettes
Sur une terre de babiche
Ouendake
J’étais chez moi
J’ai lu tant de livres
D’une mission étrange
J’étais perdu
Derrière mes raquettes
J’ai beaucoup ri
Derrière mon pupitre
On m’a appris le silence
Je suis de terre
le ventre percé de vieilles racines
j'ai trois sœurs
parfumées de tabac
qui garnissent nos paniers hurons
le tonnerre me visite
à chaque orage
je crois aux saisons
au commencement du monde
au dos de la tortue
mon corps s'étend sur des territoires fragiles
je fais pousser des mémoires
dans le silence des pierres