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Critique de domi_troizarsouilles
J'avais repéré ce livre en librairie il y a quelque temps, lors de sa sortie en format broché sans doute, mais il ne m'avait alors pas particulièrement attirée. C'est quand une copinaute m'a proposé de le lire en lecture commune que je m'y suis un peu plus attardée : une couverture rouge un peu mystérieuse, un grand nombre de pages (« seulement » 577 pages, mais c'est un broché vraiment très grand… qui fait carrément 800 pages en poche !), et l'annonce d'un bon thriller qui avait déjà conquis un grand nombre de lecteurs, ça valait la peine de tenter !
Et je ne regrette pas un instant !
D'emblée, l'auteur nous entraîne dans un tourbillon mêlant action et analyse fine des quelques personnages, qui n'ont a priori rien à voir les uns avec les autres, pas plus que leurs histoires qui nous sont montrées à tour de rôle, sans qu'on comprenne aucun des liens qui doivent pourtant, forcément, les lier. C'est très déroutant, mais c'est aussi immédiatement addictif, car l'auteur passe de l'un à l'autre habilement, montrant déjà quelques vagues liens possibles mais qu'on explorera bien davantage plus tard. Mais surtout, il s'attache directement à chacun de ces personnages, en quelques mots qui parviennent très vite à les décrire, les catégoriser même – et tout aussi vite, on se prend d'affection pour eux, ou pas…
En tout cas, pour moi qui ai toujours eu un faible pour les histoires de ces policiers qui agissent à l'instinct, éventuellement en-dehors des clous parce qu'ils ne croient plus trop en leur hiérarchie (ou s'en foutent, ou ont un passé qui fait que, de toute façon, ils n'ont plus grand-chose à perdre), mais continuent par contre de croire en une idée supérieure de la Justice qui transcende leurs liens hiérarchiques et même humains, ce livre est juste parfait ! En effet, il se trouve que l'inspecteur Olivier Salva, indéniable personnage principal, aux côtés de la silhouette sans visage ou, de façon plus éloignée mais tout aussi touchante, de la jeune Audrey ; bref, cet Olivier Salva répond à 100% à cette idée d'un policier bien un peu désabusé mais qui continue d'oeuvrer pour ce en quoi il croit, quoi qu'il lui en coûte.
Et peu à peu, les liens se tissent entre les différents personnages ; on va de rebondissement en avancée, la tension s'intensifie dans un crescendo qui ira jusqu'à une scène digne d'un film d'action à gros budget à l'américaine ! Certaines révélations m'ont réellement laissée pantoise… et pourtant ne semblent jamais sortir du chapeau de l'auteur : on se rend compte, quand on y réfléchit quelque peu, qu'elles ont été amenées avec une grande maîtrise, qu'il « suffisait » (peut-être) de lire entre les lignes, mais c'est quand même vachement habile et je me suis vraiment laissé surprendre.
Alors, bien sûr, on ne lit pas ce livre pour soulever de grandes questions sociologiques. Certaines thématiques sont certes abordées, mais elles sont récurrentes à bon nombre de policiers et autres thrillers, et n'apportent donc rien de bien nouveau sur ces sujets – comme l'insécurité dans « les quartiers » (composés de tours HLM), la guerre des polices poussée ici à l'extrême, ou encore ces missions ultrasecrètes confiées à une poignée de militaires surentraînés Cédric Sire nous emmène dans les tréfonds de l'âme humaine, poussée à des actes d'une barbarie, d'une cruauté sans nom.
Certaines scènes de torture sont décrites avec une finesse remarquable, mais tout à la fois terrifiante, insoutenable… et on ne peut s'empêcher de se dire : heureusement que les petites frappes de ces fameux quartiers, les caïds des gangs urbains, ne vont a priori pas se plonger dans une brique de 577 à 800 pages (selon le format), car ce livre pourrait leur donner des idées absolument insupportables !
D'ailleurs, je me suis moi-même étonnée de ne pas m'être retrouvée à avoir des nausées en lisant ces passages-là… Je me suis tout à coup posé la question lors de l'une de ces scènes (car il n'y en a pas une seule, il y en a un certain nombre, pleines d'inventivité en la matière !), qui m'a rappelé très clairement un passage très similaire d'un livre de l'autrice britannique Mo Hayder – je ne me rappelle pas du tout le titre du livre, emprunté à l'époque en bibliothèque, mais je me rappelle avec une certaine précision de cette scène insoutenable de torture tellement semblable à l'une de celles présentées ici… mais alors, je n'avais pas été capable de dépasser ce stade et j'avais abandonné le livre, prise de nausée ; je crois même avoir « caché » le livre jusqu'au moment de le rendre en bibliothèque, car même la couverture (dont je n'ai désormais plus aucun souvenir) était devenue insupportable. Or, ici, non seulement j'ai lu ces passages épouvantables sans problème, mais en plus je n'ai plus rien ressenti qui prenne un tour « physique » ! Certes, on est horrifié et le coeur bat plus vite, mais pas de nausée, pas de rejet de ces pages d'une cruauté absolue… et on continue !
Suis-je devenue à ce point insensible, à force de lire des livres parfois très durs ? ou est-ce l'effet de l'écriture tellement vive et entraînante de Cédric Sire ? C'est une écriture extrêmement addictive, un mélange parfait entre action que l'on montre, une approche très visuelle des choses, et introspection dans les pensées des personnages, à la façon d'un vrai bon roman psychologique. En outre, cela se présente dans des chapitres généralement assez courts mais pas trop : juste assez longs pour qu'on entre bien dans chaque nouvelle situation, et juste assez courts pour donner un rythme endiablé à l'ensemble, et ça ne faiblit jamais ! On ne peut lâcher ce livre, on a besoin de savoir ce qui va arriver à chacun des personnages – et certainement aux trois principaux, précités plus haut – et c'est presque une souffrance de devoir le lâcher par moments, car notre quotidien ne s'arrête pas, lui ! or, aussi accro que l'on soit devenu, on ne peut quand même pas s'enfiler tant de pages d'une seule traite… il m'aura fallu 2 jours, entrecoupés de mon quotidien normal, pour en venir à bout.
Mais en tout cas, je suis complètement conquise, c'est un énorme coup de coeur dans ce genre qui fait partie de mes préférés… et je sens que je ne vais pas tarder à acquérir et me plonger dans le nouveau roman de l'auteur, qui vient de sortir il y a peu !
Et je ne regrette pas un instant !
D'emblée, l'auteur nous entraîne dans un tourbillon mêlant action et analyse fine des quelques personnages, qui n'ont a priori rien à voir les uns avec les autres, pas plus que leurs histoires qui nous sont montrées à tour de rôle, sans qu'on comprenne aucun des liens qui doivent pourtant, forcément, les lier. C'est très déroutant, mais c'est aussi immédiatement addictif, car l'auteur passe de l'un à l'autre habilement, montrant déjà quelques vagues liens possibles mais qu'on explorera bien davantage plus tard. Mais surtout, il s'attache directement à chacun de ces personnages, en quelques mots qui parviennent très vite à les décrire, les catégoriser même – et tout aussi vite, on se prend d'affection pour eux, ou pas…
En tout cas, pour moi qui ai toujours eu un faible pour les histoires de ces policiers qui agissent à l'instinct, éventuellement en-dehors des clous parce qu'ils ne croient plus trop en leur hiérarchie (ou s'en foutent, ou ont un passé qui fait que, de toute façon, ils n'ont plus grand-chose à perdre), mais continuent par contre de croire en une idée supérieure de la Justice qui transcende leurs liens hiérarchiques et même humains, ce livre est juste parfait ! En effet, il se trouve que l'inspecteur Olivier Salva, indéniable personnage principal, aux côtés de la silhouette sans visage ou, de façon plus éloignée mais tout aussi touchante, de la jeune Audrey ; bref, cet Olivier Salva répond à 100% à cette idée d'un policier bien un peu désabusé mais qui continue d'oeuvrer pour ce en quoi il croit, quoi qu'il lui en coûte.
Et peu à peu, les liens se tissent entre les différents personnages ; on va de rebondissement en avancée, la tension s'intensifie dans un crescendo qui ira jusqu'à une scène digne d'un film d'action à gros budget à l'américaine ! Certaines révélations m'ont réellement laissée pantoise… et pourtant ne semblent jamais sortir du chapeau de l'auteur : on se rend compte, quand on y réfléchit quelque peu, qu'elles ont été amenées avec une grande maîtrise, qu'il « suffisait » (peut-être) de lire entre les lignes, mais c'est quand même vachement habile et je me suis vraiment laissé surprendre.
Alors, bien sûr, on ne lit pas ce livre pour soulever de grandes questions sociologiques. Certaines thématiques sont certes abordées, mais elles sont récurrentes à bon nombre de policiers et autres thrillers, et n'apportent donc rien de bien nouveau sur ces sujets – comme l'insécurité dans « les quartiers » (composés de tours HLM), la guerre des polices poussée ici à l'extrême, ou encore ces missions ultrasecrètes confiées à une poignée de militaires surentraînés Cédric Sire nous emmène dans les tréfonds de l'âme humaine, poussée à des actes d'une barbarie, d'une cruauté sans nom.
Certaines scènes de torture sont décrites avec une finesse remarquable, mais tout à la fois terrifiante, insoutenable… et on ne peut s'empêcher de se dire : heureusement que les petites frappes de ces fameux quartiers, les caïds des gangs urbains, ne vont a priori pas se plonger dans une brique de 577 à 800 pages (selon le format), car ce livre pourrait leur donner des idées absolument insupportables !
D'ailleurs, je me suis moi-même étonnée de ne pas m'être retrouvée à avoir des nausées en lisant ces passages-là… Je me suis tout à coup posé la question lors de l'une de ces scènes (car il n'y en a pas une seule, il y en a un certain nombre, pleines d'inventivité en la matière !), qui m'a rappelé très clairement un passage très similaire d'un livre de l'autrice britannique Mo Hayder – je ne me rappelle pas du tout le titre du livre, emprunté à l'époque en bibliothèque, mais je me rappelle avec une certaine précision de cette scène insoutenable de torture tellement semblable à l'une de celles présentées ici… mais alors, je n'avais pas été capable de dépasser ce stade et j'avais abandonné le livre, prise de nausée ; je crois même avoir « caché » le livre jusqu'au moment de le rendre en bibliothèque, car même la couverture (dont je n'ai désormais plus aucun souvenir) était devenue insupportable. Or, ici, non seulement j'ai lu ces passages épouvantables sans problème, mais en plus je n'ai plus rien ressenti qui prenne un tour « physique » ! Certes, on est horrifié et le coeur bat plus vite, mais pas de nausée, pas de rejet de ces pages d'une cruauté absolue… et on continue !
Suis-je devenue à ce point insensible, à force de lire des livres parfois très durs ? ou est-ce l'effet de l'écriture tellement vive et entraînante de Cédric Sire ? C'est une écriture extrêmement addictive, un mélange parfait entre action que l'on montre, une approche très visuelle des choses, et introspection dans les pensées des personnages, à la façon d'un vrai bon roman psychologique. En outre, cela se présente dans des chapitres généralement assez courts mais pas trop : juste assez longs pour qu'on entre bien dans chaque nouvelle situation, et juste assez courts pour donner un rythme endiablé à l'ensemble, et ça ne faiblit jamais ! On ne peut lâcher ce livre, on a besoin de savoir ce qui va arriver à chacun des personnages – et certainement aux trois principaux, précités plus haut – et c'est presque une souffrance de devoir le lâcher par moments, car notre quotidien ne s'arrête pas, lui ! or, aussi accro que l'on soit devenu, on ne peut quand même pas s'enfiler tant de pages d'une seule traite… il m'aura fallu 2 jours, entrecoupés de mon quotidien normal, pour en venir à bout.
Mais en tout cas, je suis complètement conquise, c'est un énorme coup de coeur dans ce genre qui fait partie de mes préférés… et je sens que je ne vais pas tarder à acquérir et me plonger dans le nouveau roman de l'auteur, qui vient de sortir il y a peu !
