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Critique de Afleurdelivres


❤️Ce roman est un joyau taillé dans les pierres les plus précieuses et les plus lumineuses, dire que c'est un premier, je m'incline.
Ce doit être l'année littéraire des « Rose » après les carnets de la Rose de Franck Bouysse voici ceux de la Rose de Yoan Smadja et quel étourdissement encore une fois.
Deux récits s'entremêlent, deux regards portés sur cet événement traumatisant qu'à été le génocide Rwandais.
Printemps 1994, Sacha reporter de guerre est envoyée au Cap pour investiguer sur les élections post-apartheid. A peine arrivée et contre l'avis de son employeur elle décide de partir à Kigali avec un ami photographe après la découverte fortuite d'une cargaison d'armes à destination de la capitale Rwandaise tourmentée par des relations interethniques très tendues.
Elle se retrouvera aux premières loges pour couvrir le massacre lié aux discordes claniques entre Tutsi et Hutu.
En parallèle on découvre les écrits de Rose Tutsi muette, adressés à son mari Daniel un obstétricien, reconverti en cette période trouble en médecin humanitaire.

Deux récits et deux styles : un journalistique, captivant, sans temps morts, ancré dans le présent et basé sur des faits politiques réels.
L'autre épistolaire, plus lyrique, et romanesque. La plume est magnifique, le texte poignant.
Le récit de Rose est d'abord nostalgique et romantique, elle évoque le souvenir « dans la maison de vanille » de son père, de Daniel, de leur fils et l'époque du « vieux Rwanda » convivial et chaleureux « nous étions des quartiers de soleil ».
Une sensualité se dégage de ses lettres et nos sens sont intensément sollicités.
Jusqu'à un attentat politique qui va précipiter les événements, les écrits de Rose se noircissent alors et glissent vers l'horreur.
Les deux récits finiront par se recouper et le destin de ces deux femmes se rejoindre.
On assiste à la fuite haletante de tous les protagonistes parmi d'autres fuyards déshumanisés.
Dans ce climat de terreur Daniel, Rose et leur fils se cherchent désespérément, sont liés par la pensée, connectés par la force des sentiments et on a tant envie qu'ils se retrouvent.
La fin est déchirante.
Merveilleux et foudroyant!
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