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Citations sur Intégrale, tome 1 : Zothique (12)

Le roi Adompha se promène dans son jardin...

"Sur des troncs palmés, sous un feuillage touffu et duveteux, pendaient en grappes, à la façon de drupes noires, des têtes d'eunuques. Sur un arbuste nu et rampant fleurissaient les oreilles de gardes inconséquents. Des cactus déformés, couverts de cheveux féminins, produisaient des fruits en forme de seins. Des torses et des membres entiers avaient été unis à des arbres monstrueux, des coeurs palpitaient sur les plus larges feuilles, des yeux cillaient au centre de petits boutons floraux. Et il y avait d'autres greffes encore, trop obscènes pour être ici relatées.
Adompha s'avança entre les cultures hybrides, qui remuèrent en bruissant à son approche. Les têtes semblèrent se tendre un peu vers lui, les oreilles tremblèrent, les seins furent parcourus d'un léger frisson, les yeux s'écarquillèrent ou s'étrécirent pour suivre sa progression. Il connaissait l'existence léthargique de ces restes humains qui vivaient à la manière des plantes et partageaient leur activité subanimale."

(Le Jardin d'Adompha)
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Sur Zothique, dernier continent de la Terre, le soleil ne brillait plus de sa blancheur primordiale, mais d'une lueur faible, ternie d'un sang vaporeux. De nouvelles étoiles, innombrables, étaient apparues dans les cieux, et les ombres de l'infini s'étendaient, toujours plus proches. Sortis de l'obscurité, les anciens dieux avaient repris place parmi les hommes : des divinités oubliées depuis Hyperborée, depuis Mu et Poséidonis, dotées d'autres noms mais des mêmes attributs. Les anciens démons, eux aussi revenus, attisaient puissamment les braises de sacrifices maléfiques et favorisaient à nouveau la magie primordiale.

(début du "Sombre Eidolon", également cité dans la préface de Scott Connors)
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Cependant, Vemdeez, qui avait servi Altath, le père de Fulbra, et n'était pas moins dévoué au nouveau régent, avait façonné un anneau enchanté destiné à protéger, en tout temps et en tous lieux, le roi de la Mort argentée. Faite d'un étrange métal rouge, plus sombre que le cuivre ou le vermeil, la bague était sertie d'une gemme noire, oblongue, inconnue des lapidaires de ce monde, qui dégageait en permanence un arôme puissant. Le sorcier avait prévenu le souverain qu'il ne devait jamais la retirer de son majeur, pas même dans des régions éloignées du Yoros ou dans celles que la Mort avait déjà traversées : une fois exposé à son souffle, Fulbra garderait à jamais dans sa chair cette subtile contagion, et s'il ôtait le bijou, elle le frapperait alors avec sa virulence habituelle. Mais Vemdeez n'avait pas dévoilé l'origine du métal rouge ni de la pierre sombre, pas plus que le prix payé pour cette magie protectrice.

L'Île des Tortionnaires
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La légende de Mmatmuor et Sodosma n'apparaîtra qu'avec les cycles derniers de la Terre, quand les récits joyeux des premiers temps seront tombés dans l'oubli. Avant qu'elle ne soit relatée, de nombreuses époques se seront succédé, le niveau des mers aura baissé de nouveaux continents seront nés. Peut-être alors permettra-t-elle de soulager un peu la sombre lassitude d'une race moribonde, n'ayant plus d'autre espoir qu'embrasser le néant. Je raconte cette histoire telle que la raconteront les hommes de Zothique, le dernier continent, sous un soleil faible et des cieux amers où les étoiles luiront, sans attendre le soir, d'un formidable éclat.

L'Empire des Nécromants
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Le maître des oiseaux parut plus stupéfait encore et indigné qu'auparavant. Il fit interroger Euvoran, le questionnant vivement au sujet du gazolba. Apprenant que le volatile avait été abattu par des marins, puis naturalisé, et que le seul but du voyage d'Euvoran était de le tuer une seconde fois pour l'empailler de nouveau si nécessaire, le maître tonna, d'une voix pleine de courroux : "Ceci n'arrange pas ton cas, mais te désigne coupable de deux crimes et d'une triple infamie, car tu as été en possession de cette abomination sans nom qui bafoue toutes les lois de la nature. Ici, en cette tour, comme il est juste et bon, je garde les corps des hommes empaillés pour moi, mais en vérité, il est intolérable, inacceptable que l'homme fasse de même avec les oiseaux. Aussi, la justice impose que tu sois confié sur-le-champ à mes taxidermistes. Et je pense qu'un roi empaillé - même si c'est le roi des vermines - contribuera sans nul doute à embellir ma collection."

Le Voyage du roi Euvoran
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La ville n'était peut-être pas si différente des autres, seulement plus vieille et plus sombre ; aux yeux de Phariom, pourtant, saisi par le plus complet désarroi, les voies qu'il empruntait ressemblaient à des tunnels souterrains menant tous à un effroyable charnier sans fond. Même si le soleil s'était levé sur les maisons entassées, le jeune homme avait l'impression que toutes les lumières avaient fui, à l'exception d'une lueur lugubre semblable à la pénombre d'une crypte profonde. Les habitants eux aussi paraissaient normaux, mais il les percevait maléfiques, comme autant de goules et de démons vaquant à leurs occupations funèbres dans une nécropole.

Le Dieu nécrophage
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Après la mort de Pithaim, Zotulla, fils unique, fut couronné empereur de Xylac et régna, malveillant, sur le trône d'Ummaos. Il était indolent et tyrannique, cruel et lubrique, et son peuple mauvais acclamait ses turpitudes.

Le Sombre Eidolon
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Yadar, tiré du néant pour mener une existence diaphane et crépusculaire, vivait et travaillait avec les autres liches. Il ne se rappelait qu'avec confusion les divers événements d'avant sa mort ; les souvenirs des jours radieux de sa jeunesse au Zyra s'étaient envolés, cendres dans le vent. La disparition d'Uldulla s'était résumée à celle d'une ombre ; la promesse des fils de Vacharn et son espoir de s'échapper avec sa bien-aimée avaient perdu toute signification. Néanmoins, des sentiments évanescents le liaient toujours à elle : il la suivait durant la journée, trouvant dans sa proximité un réconfort vague, et la nuit, à ses côtés, elle teintait d'une douceur pâle son sommeil vaporeux. L'accablement, les longs tourments du désir et de la séparation n'avaient plus que du souvenir la distance lointaine, et il partageait désormais avec Dalili les plaisirs éthérés d'un amour spectral.

[Les nécromants de Naat]
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La toile remplissait maintenant toute la tombe. Elle se mouvait, luisait de centaines de teintes changeantes qui ruisselaient de splendeurs issues du spectre de la dissolution. Elle se couvrit de fleurs fantomatiques, des feuilles poussèrent et fanèrent sur-le-champ, touchées par quelque sombre magie. Grotara fut aveuglé, pris dans les mailles de plus en plus serrées de cet étrange filet. Surnaturels, froids comme les doigts de la mort, les fils s'accrochaient en tremblant sur son visage et sur ses mains.

Le Tisseur dans la tombe
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La chose ressemblait au rêve impie d'un démon fou. Sa partie principale ou son corps, en forme d'urne pâle et piquée d'innombrables petits trous, reposait sur un piédestal de blocs de pierre curieusement penchés, au centre de la crypte. De multiples appendices, jambes ou bras cauchemardesques et boursouflés, partaient de son ventre et de sa base pour rejoindre le sol ; deux autres membres, inclinés et tendus telles des racines, plongeaient derrière elle dans un sarcophage de métal doré, gravé d'étranges symboles archaïques, et apparemment vide.
Le torse en forme d'urne était doté de deux têtes. La première avait un bec de seiche et deux longues fentes obliques en guise d'yeux ; la seconde, serrée contre elle sur les épaules étroites, était celle d'un vieillard à la peau sombre, terrible et majestueux, dont les pupilles brillaient comme des spinelles rouges et dont la barbe grisonnante, aussi luxuriante que la mousse d'une jungle, retombait sur la poitrine affreusement percée. En dessous de cette tête, le torse présentait les contours vagues d'une cage thoracique, et certains membres se terminaient par des mains et des pieds humains, quand ils n'étaient pas dotés d'articulations anthropomorphiques. De ce corps tout entier émanait le gargouillement qui avait attiré Milab et Marabac dans la crypte. À chacune de ses occurrences, une rosée gluante sourdait des pores monstrueux et ruisselait lentement avant de perler en gouttes visqueuses sur le sol.

[Le fruit de la tombe]
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