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Citations sur Maudit soit l'espoir (34)

On avait beau y être préparé, l’esprit se bloquait lorsqu’on faisait l’expérience de la souffrance. Le temps était suspendu, la perception du futur s’évanouissait. La réalité devenait le néant, l’univers entier ne tournait plus qu’autour de son propre corps. Cet instant perdurait, impossible de passer à un autre. Cela ressemblait à l’enfermement de Kamo le Barbier dans son passé. Je le comprenais. Mais je réfléchissais, me posais des questions absurdes, me demandais pourquoi maintenant, pourquoi dans une période de milliards d’années, nous étions à l’instant précis où je souffrais. On pouvait comparer cet instant à celui où l’enfant s’approche avec appréhension de chaque objet car il s’est brûlé la main en touchant un verre brûlant. Je ne connaissais d’autre définition que celle de la douleur, je ne pouvais penser à rien d’autre qu’au temps.
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Parfois il m’appelait « l’étudiant », la plupart du temps « le gamin ». J’avais dix-huit ans, je m’attendais à ce qu’il me montre à moi aussi un peu du respect qu’il témoignait au Docteur. Lorsque j’avais été interpellé, je devinais ce qui allait m’arriver, mais parmi ces choses, il n’était pas question de compagnon de cellule problématique.
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« Tous les barbiers que je connais aiment parler, ils discutent soit de football, soit de femmes. Pourquoi est-ce que tu parles comme ça toi ? Si j’avais été l’un de tes clients, je ne me serais pas arrêté une deuxième fois dans ta boutique. Peut-être bien que les barbiers ne doivent pas faire d’études à l’université, sinon la culture masculine du football et des femmes sera réduite à néant.
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Notre passé est désormais trop loin, nous ne pouvons pas l’atteindre. À sa place nous devons penser à demain, a-t-il répondu.
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Le Docteur nous affirmait que nos esprits sont plus forts que nos corps, que c’est prouvé d’un point de vue médical. On s’imaginait très souvent à l’extérieur, on partageait par exemple la joie des promeneurs qui se baladent sur le front de mer. On saluait de la main les danseuses du ventre évoluant sur la musique à plein tube des bateaux qui longent de près les rives d’Ortaköy. On passait à côté des amoureux enlacés. Alors que le soleil se couchait à l’horizon, le Docteur achetait un paquet de prunes fraîches aux vendeurs ambulants. Il m’en tendait d’abord, en riant.
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Ce dont les gens ont le plus peur dans cette vie, c’est d’eux-mêmes. Eux aussi seront effrayés et ils tenteront de me faire taire, ces hommes qui d’abord me tortureront pour me faire parler, me crucifieront ensuite, me passeront à l’électricité et barbouilleront de sang chaque parcelle de mon corps pour me faire taire. En vérité, aussi terrifiant que ce soit pour moi, ça le sera autant pour eux. Je leur raconterai tout ce qui me concerne et je les confronterai aux aspects d’eux-mêmes qu’ils ne veulent pas voir.
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Le désir de trouver des gens qui lui ressemblaient et de leur présenter un miroir ravivait passionnément son âme. En ce qui concerne la sphère des Karamazov, c’était diamétralement opposé. Ils étaient aux prises avec eux-mêmes, avec les autres et, en plus, avec la vie elle-même. Et voici que cette vie m’a ouvert une nouvelle page. Ça fait chier ! Adoucissez votre regard, ne me dévisagez pas comme ceux qui brûlent en enfer. Ça fait trois jours que je vous entends, que j’écoute les histoires que vous racontez, vos lamentations qui suivent la torture. À présent, écoutez-moi vous aussi. »
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Dostoïevski avait exploré le même état d’âme chez ces gens-là, il avait tout d’abord brossé le personnage de Marmeladov dans son roman Crime et Châtiment , ensuite dans la première partie des Carnets du sous-sol , puis finalement il avait développé toute son histoire dans Les Frères Karamazov . Les différences entre eux étaient infimes mais, pourtant, très grandes dans la mesure où elles les menaient à des endroits très différents sur le chemin de la vie. Marmeladov était un déclassé, il se savait minable et en parlait pour se blâmer lui-même. C’était un pauvre diable voué à son destin. Sonia aimait beaucoup son misérable père. Ah, Sonia, belle et pauvre fille de joie ! Qui n’aurait pas commis de crimes atroces au nom de son bonheur si au final il était sûr de mériter son amour !
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Dans ma boutique de barbier, au-dessus du miroir, au niveau du drapeau national, il y avait le poster d’une femme à moitié nue, ce proverbe y était inscrit en dessous. Sur le poster, une fille avec de longues jambes courait, sa jupe colorée à moitié remontée, et, la tête tournée de côté, elle regardait d’un air embarrassé mes clients qui attendaient leur tour et moi. On y lisait entre ses jambes : “Une femme à la jupe remontée court bien plus vite qu’un homme avec un caleçon tombé aux pieds.”
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Nous ne sommes pas en état de juger qui que ce soit. Prenons soin mutuellement de nos plaies. Ici nous sommes au stade le plus primaire de l’humain, ne l’oublions pas, celui de l’homme qui souffre.
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