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Critique de emtwombly


Ces deux volets de l'univers emblématique Batman marquent mon entrée dans le monde des comics. Par conséquent je ne connaissais rien à l'univers de ce dernier et les scénaristes ont gentiment glissé un élément pour éviter que je m'y perde : La lentille de contact. Grâce à cette dernière chaque personnage visé par Bruce est analysé et décrit brièvement. Merci donc pour la Bat'Antisèche Scott Snyder et James Tynion IV. le lecteur a donc accès à ces informations, on est dans la tête de Batman et c'est son expérience que l'on partage. le support est utilisé comme témoin de la folie de Wayne. Lorsque celui-ci est empoisonné et prisonnier du labyrinthe, le lecteur est embarqué dans un pêle-mêle de planches à l'envers, à l'endroit, d'un côté ou d'un autre. On cherche à forcer notre identification et c'est brillant. Un usage aussi tordu des planches de bande dessiné semble réservé aux comics et cela rend la chose encore plus jouissive. La représentation de Batman s'adapte également à la situation, lors de son enlèvement, il semble réellement muter et c'est à nouveau le support de comics qui permet cela. On passe de la réalité au fantastique en quelques planches et cela ne vient pas rompre un quelconque code.
A travers ces deux volets, Batman rencontre des ennemis inhabituels, peu récurrents dans les comics: la cour des hiboux. Cette cour, datant au moins du XIXème siècle selon les explications et les découvertes de Wayne, condamne des personnalités dirigeant la ville afin d'en reprendre le contrôle, Batman devenant alors leur ennemi numéro un. L'avantage d'avoir affaire à un ennemi peu récurrent est que, encore une fois, tout est expliqué. Nous savons d'où ils viennent, qui ils sont, ce qu'ils veulent… Nous avons l'intégralité de l'histoire et pas simplement des bribes comme ce serait le cas avec des stars de la saga comme le Joker ou l'Épouvantail.
Les dessins de Greg Capullo et Rafael Albuquerque sont tout bonnement extraordinaires, le détail apporté aux graphismes est superbe, on a un réel travail pour rendre les combats plus impressionnants par exemple. Les hommes sont taillés de la même manière: un côté baraqué, des mâchoires carrées, rappelant que l'on se trouve bien dans un univers de super héros. Il est par ailleurs dommage que les seuls personnages introduits comme importants et dessinés de cette manière soient en réalité des indices sur la clé de l'énigme. Leurs allures les met tout de suite en valeur, leur importance est donc directement perçue et perceptible. Mais il est dommage de trahir ainsi la clé de l'énigme dès les premières planches.
Cela permet cependant de se concentrer, non pas sur la résolution de l'enquête mais, sur la manière dont le Batman va la mener. On découvrira le secret du personnage qu'il va affronter, ce qui est un point de vu tout aussi intéressant et même intriguant. Par la suite, la manière dont Bruce Wayne va en pâtir est attendue du lecteur. A fortiori, le côté psychologique transcende le comics et nous intrigue. Batman devient la victime, il devient faible et doit s'écraser face à un ennemi qui semble trop fort pour lui. Son aspect super héros va reprendre le dessus et il va arborer des traits fantastiques, par exemple durant ce qu'on peut considérer comme un enlèvement. Il va passer d'une représentation réaliste de la folie grâce à son regard hagard et sa barbe hirsute à une véritable allégorie de l'aliénation mentale échappant au corps, le transformant en géant bodybuildé aux dents crochus et aux yeux psychotiques. C'est là que l'on apprécie cette liberté du comics de représenter Batman en le distinguant de Bruce Wayne et donc en le séparant de sa part d'humanité.
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