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Critique de Penda


"Je n'ai jamais su comment s'appelait cette gamine, aux grands yeux tristes qu'elle n'a pas fermés une seule fois lorsque je lui ai fait l'amour, en échange d'une pomme, en Angola." (pp.34-35)
Cette phrase terrible, arrivée assez tôt dans le livre, me sidère et me glace.
La "gamine" est à peine une silhouette dans le roman de Jérôme Soligny.

Roman remarquable par ses thèmes : Bowie, les années 80, le cinéma, la jeunesse, l'amitié et par son style : rapide, imagé, d'un humour parfois potache mais délicat ; il a tout pour me plaire et me laisse pourtant une épine dans le coeur.

Le héros et narrateur, un jeune français, nous livre ses souvenirs, ses pensées intimes, sa déchéance physique et surtout sa rage face à une mort inéluctable. Dans ce récit il perd plus que des plumes et des cheveux, emporté par l'effroyable ravage causé par ce qu'on vient juste de nommer : le SIDA.
Cependant, ma lecture achevée, son destin passe au second plan. Il y a des absences qui provoquent des vacarmes "assourdissants" (pléonasme ?) comme dirait l'auteur. Cette gamine en Angola, ce personnage de papier, sans nom, sans bouche, sans voix*... qui racontera son histoire ?

*"Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n'ont point de bouches.
Ma voix la liberté de celles qui s'affaissent au cachot du désespoir."
Aimé Césaire, "Cahier d'un retour au pays natal", Présence Africaine

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