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Critique de isanne


isanne
06 décembre 2020
Un recueil de nouvelles pour découvrir l'écriture d'Alexandre Soljenitsyne, pour entrer dans son style ...
A lire en débutant la préface des traducteurs qui expliquent, qu'il est parfois difficile de rendre, à la traduction, les subtilités de la langue russe, et par là, on comprendra l'originalité de certaines tournures qui laissent parfois bien dubitatif devant certains passages.



Trois nouvelles, plutôt différentes dans leurs thèmes, constituent ce livre. Différentes dans leur sujet mais pour autant, assez semblables dans leur dénonciation : celle de l'absurdité d'un système où sévit la corruption et où le "pur" est littéralement broyé par plus roué que lui, celle de la convoitise humaine , omniprésente , dans une société, il est vrai, où chacun manque de l'indispensable.

La première "raconte" un pays russe rural où la pauvreté est la réalité quotidienne, auprès d'une femme qui vit de peu. Des caractères trempés, des profiteurs, un regard sur les paysages, les animaux, et les liens sociaux.
Un récit bien mélancolique et bien coloré à l'image de l'âme russe !

La seconde où règne l'absurdité des règlements et de l'obéissance au détriment d'une certaine humanité qui, grâce à la présence de certaines âmes non corrompues, essaye tant bien que mal de se frayer un passage, sur ces quais, dans cette gare, au milieu de tous ces convoyés, alors que la guerre emporte impitoyablement les vies à quelques kilomètres.

la troisième est le récit de la corruption, de celle qui fait oublier qu'une société est constituée d'hommes et de femmes, avant d'être un théâtre d'avancement social, et que l'entraide, le respect et la promesse tenue devraient valoir beaucoup plus que l'opportunité pour un seul de se mettre en avant...



Toujours des personnages marquants, pour moi, bien sûr, Matriona, mais aussi le vieux cheminot Kordoubaïlo et Lidia Guéorguievna, un style assez vif, une façon de dire les choses qui parfois surprend mais surtout une écriture qu'on ne lâche pas avant d'avoir tourné la dernière page et d'avoir à quitter tous les personnages dont on a fait connaissance. Ils sont nombreux et cela peut dérouter mais c'est comme s'ils revenaient ensuite au fil des lignes pour nous raconter, chacun, leur propre histoire, en filigrane.



Une belle découverte qui donne envie de sauter le pas et de tenter une lecture plus longue.
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