AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Luniver


Un jeune professeur, enthousiasmé par le communisme, décide de demander son transfert dans un petit village isolé de campagne. La seule personne disponible pour l'héberger est Matriona : la maisonnette est délabrée, la nourriture peu variée (pommes de terre entières ou en soupe). Bien qu'ayant travaillé toute sa vie, Matriona ne reçoit pas la moindre aide, depuis qu'elle a été écartée du kholkoze. Ce qui ne l'empêche pas de donner un coup de main gratuitement aux voisins, malgré leur mépris, malgré sa maladie qui la cloue régulièrement au lit, faute de soin.

Dans « l'inconnu de Krétchétovka », Zotov, un jeune lieutenant gère comme il peut une gare en pleine pagaille, malgré ses demandes réitérées pour partir sur le front. Il doit faire face à toutes les absurdités des règlements : des soldats affamés depuis une semaine, car les rations se distribuent avant 18h, et leurs trains n'arrivent qu'après cette heure ; des wagons remplis de poches de sang pour les blessés restent immobilisés faute de locomotives disponibles. Quand un inconnu se présente en déclarant avoir perdu ses papiers, Zotov l'accueille avec sympathie. Mais petit à petit, le doute s'installe : et s'il aidait un espion dans sa tâche ?

« Pour le bien de la cause » : c'est l'excuse que l'on sort à une poignée d'étudiants. Entassés dans des locaux étroits depuis des mois, ils ont pris sur leur temps de vacances pour construire eux-mêmes le nouveau bâtiment qui devait les accueillir. Mais une fois celui-ci terminé, il est brusquement réalloué à un autre organisme, plus prestigieux. Mais un bon étudiant communiste a-t-il le droit de crier à l'injustice contre le comité ?

Ces trois nouvelles brillantes nous plongent au coeur de la Russie, tiraillée entre l'espoir qu'a apporté le communisme et les contradictions qu'il crée sur le terrain : exclusion, méfiance généralisée, injustices. Et pourtant, ce qui se dégage des textes de Soljenitsyne est tout le contraire : la compassion, la solidarité coûte que coûte, même contre le système censé l'instaurer, et une joie de vivre qui ne peut pas laisser indifférent.
Commenter  J’apprécie          280



Ont apprécié cette critique (25)voir plus




{* *}