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Critique de Leslecturesdemelis


Ce roman s'adresse tout particulièrement à un jeune public âgé de 10 à 13 ans. Il offre l'opportunité de plonger dans une version grandeur nature d'un facile Cluedo, se déroulant dans la campagne anglaise du XIXe siècle au coeur d'un manoir aux décors fortement imprégnés par le thème des échecs.

Au coeur de l'intrigue, une épineuse énigme se profil : Qui a assassiné le tyrannique et richissime grand-père Blackwood dans son bureau, en lui insérant une boule de papier dans la gorge ? Les suspects foisonnent au sein de cette sombre demeure. Serait-ce le frère envieux autrefois accablé de dettes, contraint de quémander et mettre sa fierté de côté ? Ou bien l'épouse avide de richesse, prête à tout pour s'octroyer une part du gâteau ? L'exécrable fils privilégié et dont la subsistance repose sur la générosité de ses parents ? Peut-être que le fidèle majordome, détenteur des clés du domaine, protège des secrets inavoués. Et que penser de la petite fille tout juste arrivée, dont la présence soudaine suscite des interrogations ? Tous ces personnages qu'ils soient principaux ou secondaires possèdent un mobile pour s'être attaqué au patriarche despotique et dominateur, passionné par ce jeu stratégique …

L'enquête policière, s'articule autour de deux points de vue distincts, qui apportent une vision différente au huis clos en fonction du chapitre lu à tel ou tel moment. le premier point de vue, d'une nature plus analytique même si peu efficace, nous est offert par l'enquêteur principal dépêché par Scotland Yard, qui opère en tandem avec son collègue aux réflexions teintées de sexisme.

Avec ce Pov, nous sommes dans un cadre ‘professionnel', interrogeant les résidents, recueillant autant d'informations que possible et élaborant nos hypothèses quant à l'identité du coupable. Cela rappelle les duos d'enquêteurs légendaires créés par des maîtres du genre tels qu'Agatha Christie et Arthur Conan Doyle.

Le deuxième point de vue, celui de Judith, nous permet d'explorer les discordes et jalousies qui la garde éloignée du ‘très fermé' et nuisible cercle familial. Dès son installation, la solitude évidente de Judith se fait sentir, un isolement qui ne fait que s'accentuer après le meurtre du vieil homme et la lecture de son testament.

À travers les nombreux retournements de situation, l'autrice cherche à semer le doute dans notre esprit quant à son innocence, nous laissant nous demander si elle est l'architecte de cette perfide machination.

L'aspect que j'ai le moins aimé, est la romance "insta love" qui se développe entre Judith et le bel inspecteur (une version séduisante d'Hercule Poirot). Les regards, les gestes, les passages romantiques m'ont semblé quelque peu superflus, se traduisant essentiellement par une attirance physique qui obsède les pensées de ce dernier, ce qui change radicalement son ‘profil'. Même s'il est initialement présenté comme un génie dans son domaine, doté d'un potentiel de déduction exceptionnel, le personnage ne parvient guère à démontrer son efficacité sans la présence de cette jeune femme, sans laquelle il n'aurait jamais été en mesure de résoudre cette affaire, même son acolyte est obsolète avec des idées arrêtés sur les femmes.

J'ai toutefois beaucoup apprécié, la minutie de l'autrice, de penser à préciser les éléments météorologiques se déchainant à l'extérieur, les arbres qui cognent les vitres, les éclairs qui illuminent une pièce pendant une fraction de seconde, de détailler avec précisions les éléments visuels de la maison, les costumes, le vocabulaire de l'époque victorienne.

En bref je constate que mon exigence à l'égard des thrillers et des romans policiers a évolué. Auparavant, je n'aurais pas été aussi critique envers un livre qui pourtant m'a procuré une certaine satisfaction dans son exécution. Désormais mes attentes sont plus élevées, je recherche des récits qui gardent jalousement leur rebondissements/dénouement, je ne veux surtout pas au cours des 50 premières pages deviner le plot final.

Je le recommande, pour s'initier aux romans policiers et plus particulièrement au genre ‘whodunit' = le terme "whodunit" est en fait une contraction de l'anglais "Who done it ?", ce qui signifie littéralement "Qui l'a fait ?".

Un sous-genre du roman policier, l'énigme du meurtre est au centre de l'intrigue, et les personnages, souvent des détectives, enquêtant pour découvrir l'identité du meurtrier. Les indices et les fausses pistes sont semés tout au long de l'histoire pour maintenir le suspense et le mystère, et les lecteurs/lectrices sont invité*es à résoudre l'énigme avant la fin, tout comme un*e joueur/joueuse met son adversaire en échec et mat, terminant ainsi la partie.
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