Avec
Les oubliés de l'amas,
Floriane Soulas propose d'accompagner la scientifique Kat dans son voyage désespéré à la recherche de son frère jumeau, pilote disparu.
Pavé de plus de 600 pages, les 100-150 premières pages posent – de manière assez longue – le décor, celui d'une héroïne déterminée dans sa quête, coincée sur une gigantesque décharge de vaisseaux, « l'Amas », qui gravite autour de Jupiter.
La vie sur l'Amas, pleine d'insécurité, empreinte de grande misère sociale, n'a que peu de valeur. Lieu de convergence tant d'opportunistes en quête de fortune, que de repris de justice en fuite, que de pilotes en quête de gloire ; l'Amas ne répond d'aucune Loi.
Passé ce cap des premières pages, le rythme du roman s'intensifie.
Le synopsis est intéressant, de même que le fil conducteur de l'intrigue,
les IA.
Certains passages sont particulièrement poignants, de par l'ambiance qu'ils diffusent
(notamment la course de vaisseaux, ou encore l'excursion glaçante de Kat et Jaspe dans les tunnels des Proriens).
Le style d'écriture, néanmoins, nuit grandement à la lecture.
Premièrement, le récit présente beaucoup de redondances tant sur le fond que sur la forme.
Sur le fond,
Le style d'écriture, narration par point de vue interne de la protagoniste principale, Kat, est trop descriptif. Ainsi, bien souvent, le lecteur suit la pensée développée de Kat, puis cette dernière la formule de nouveau quelques paragraphes plus loin dans un dialogue. Cela conduit à alourdir inutilement le récit.
Beaucoup d'éléments auraient pu être condensés.
Sur la forme…
Combien de fois ai-je lu la phrase « son coeur loupa un battement » ?
Cette description continuelle de la moindre pensée et action de la protagoniste conduit à un deuxième travers : l'autrice en dit trop.
Elle révèle des éléments de l'intrigue qui permettent au lecteur d'anticiper les rebondissements à venir. Cela décrédibilise également Kat, censée être un génie scientifique, mais qui comprend les choses dix pages après le lecteur.
A titre d'exemple,
Au début du roman, elle peine à réaliser que Tito est Pavel ;
en milieu de roman, elle ne pense pas au risque que son bras blessé s'infecte ;
en fin de roman, elle ne réalise pas que c'est Pavel qui communique avec elle…
Les débats quant aux dangers des IA sont décrits très tôt dans le roman, ce qui laisse peu de suspens au lecteur quant à la tournure des évènement avec Serenity…
Ce qui nous mène au troisièmement : Kat, un personnage incohérent.
D'une part, parce qu'elle ne procède pas aux déductions logiques qui devraient être réalisées par une scientifique.
D'autre part, par son caractère, complètement instable. Elle se laisse tout le temps débordée par ses émotions et cet état de fait est utilisé afin de justifier ses comportements à l'encontre de sa santé et du bon sens.
Enfin, la fin du roman m'a un peu déçue...
après tant d'efforts pour aller sur cette foutue planète, Jupiter, seule planète indomptée de l'Homme... il faut repartir aussi tôt et refranchir cette foutue tempête !
En conclusion,
les oubliés de l'Amas constitue un roman d'aventure dans un décor de SF, dont la lecture n'est pas désagréable, mais bien trop descriptive.