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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un roman choral touchant sur le destin de trois femmes en Caroline du Sud, dans les années 20. Ce livre questionne sur la place de la femme, sur le poids et la charge qui leur incombent. La maltraitance est au coeur de ce roman. Si elles cherchent à tout prix à sauver les apparences, elles finiront par faire front ensemble, pour protéger leurs filles. Une écriture sublime et profonde qui vient nous titiller sur le poids de la transmission.
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J'ai lu « Le chant de nos filles » avec Isabelle plus connue sous le nom de @griveauch_lectures, sur Instagram. Dans cette sombre histoire, recommandée par Sévérine de la chaîne You Tube @ilestbiencelivre, on aborde des thématiques dures.

Cette lecture m'a fait voyagé jusqu'en 1924, au moment où la diphtérie et la famine tuent les habitants des marais de Caroline du Sud. Gertrude, Retta et Annie luttent avec acharnement pour assurer leur propres survie et celle de leur progéniture. le lecteur a le sentiment d'entrer dans l'intimité de ces mères courage. Chacune d'elle a un a vécu persécutif et de lourds secrets à porter mais c'est une sordide découverte qui va les réunir.

Dans ce premier roman de Deb Spera, la psychologie des personnages est solide. Les trois femmes s'expriment à tour de rôle mais surtout, elles s'expriment différement, les unes des autres. L'auteure s'applique à leur donner la parole. Elle s'emploie avec beaucoup de justesse et non sans un once de surnaturel, à délivrer les confidences de ces témoins du début du XXe siècle. le moins que l'on puisse dire, c'est que ce roman est incisif !
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1924 Reevesville. Gertrude Caison dite Gertie et son mari Alvin ont fui Brancheville pour espérer avoir une vie meilleure. Parents de quatre filles, ils ont laissé les deux aînées au frère de Gertrude, Berns. Si Otto a embauché son fils pour travailler dans sa scierie, la situation financière d'Alvin et de sa femme continue à empirer. Ils n'arrivent pas à manger à leur faim et Alvin boit de plus en plus, ce qui le rend de plus en plus violent. Pour couronner le tout, la plus jeune de leurs filles, Mary, six ans, est gravement malade.

Pour essayer de s'en sortir et surtout sauver ses filles, Gertie va prendre une grave décision: laisser toutes ses filles chez son frère à Brancheville et trouver du travail chez Mr et Mrs Coles, qui, en plus de posséder la plupart des terres du comté, sont également propriétaires d'un atelier de couture florissant. Gertrude sait déjà qu'Alvin ne la laissera jamais travailler. Pourtant, c'est leur unique moyen de s'en sortir. Sur le chemin du retour à Reevesville, la rencontre avec une mère alligator va pousser Gertie à commettre l'irréparable…

Trois femmes, trois milieux sociaux différents, trois destins liés. Au fil de ces 390 pages, nous allons faire la connaissance de Gertie, de Retta, la bonne noire et d'Alice Coles.

J'ai eu beaucoup de mal avec le personnage de Gertrude au début du récit. Malgré sa souffrance et la situation désastreuse dans laquelle elle se trouve, je n'arrivais pas à avoir d'empathie pour elle. Je la trouvais froide, distante, sans état d'âme. J'ai compris par la suite qu'il n'en pouvait être autrement. Comment aurait-elle pu réagir face à un mari alcoolique et violent? Encaisser les coups, voilà le quotidien de cette mère de famille. La violence, le manque d'argent, de nourriture, l'insalubrité, la maladie s'enchaînent depuis la mort de sa mère, qui ne voulait d'ailleurs pas qu'elle se marie avec Alvin. L'instinct maternel sans doute. Depuis, Gertrude ne vit plus mais survit. Et sa force de caractère et son courage m'ont impressionnée.

Retta est la fidèle bonne des Coles, comme sa mère l'a été avant elle. Elle appartient à la première génération des esclaves affranchis. Retta est douce, généreuse, loyale, fidèle, elle a été celle pour laquelle j'ai eu le plus d'empathie. Car Retta n'est pas qu'une simple domestique, elle est indispensable à la famille Coles et connaît tous leurs secrets. Retta est omnisciente, voit tout et même ce que les autres ne veulent ou ne peuvent pas voir. Dans ce monde où la couleur de peau domine encore, la domestique est celle qui se distingue le plus par son intelligence et sa finesse d'esprit.

Nordiste, venant de Charleston, Annie Coles, 70 ans, est mariée à Edwin Coles depuis plus de cinquante ans. Ils forment un couple heureux et soudé. Pour tromper l'ennui, Annie s'occupe de l'atelier de couture avec son fils Lonnie. Si elle semble mener la grande vie, Annie renferme une blessure secrète: le suicide de son fils, Buck, à 12 ans. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, ses deux filles Sarah et Molly ont déserté le cocon familial peu de temps après la tragédie. Sans qu'Annie ne connaisse réellement la raison de cette rupture…

Ce roman choral donne la parole à ces trois femmes. Chaque chapitre est à l'image de celle à qui il donne la parole. Ainsi, le langage plutôt familier et oral de Retta et Gertrude tranche avec celui, plus soutenu, de dame Annie. J'ai aimé ce style qui donne beaucoup d'authenticité. À chaque prise de parole, j'entendais Gertrude, Retta ou Annie. Nous savons ainsi ce qu'elles pensent et ce qu'elles ressentent.

Ce roman a gagné en intensité au fil des pages. Si j'ai eu du mal avec les personnages au début du roman, n'ayant aucune empathie pour eux, je me suis surpris à ne pas vouloir les quitter. Ces femmes vont faire corps face aux hommes et à l'indicible. Malgré leur différence d'âge, de couleurs, de milieux sociaux, Gertrude, Retta et Annie vont se rapprocher « grâce » à leurs failles et à leurs blessures. Toutes blessées, toutes meurtries, elles ont également toutes perdu un être cher. Unies dans l'adversité, ce trio va nous livrer un dénouement explosif.

Je conseille?

Je suis passée par plusieurs types d'émotions durant cette lecture. L'indifférence, l'incompréhension, la colère, la tristesse se sont succédé au fil des pages. Ce roman est sombre, dur, à l'image de la vie de ces femmes. Aucune n'a été épargnée par la vie. Elles ont toutes perdu un être cher, ont été maltraitées physiquement ou moralement et pourtant elles s'en sorties. Ensemble. le chant de nos filles (re)donne la parole à ces femmes à qui l'on a demandé de se taire trop longtemps. Un premier roman révoltant et percutant.
Lien : https://ladybookss.wordpress..
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Un roman émouvant et prenant, porté par trois beaux portraits de femmes et par des valeurs de solidarité et d'amitié.
L'écriture est vivante et sensible.
J'ai été touchée par ces héroïnes fortes et attachantes qui luttent pour leur survie, leur dignité, et pour l'avenir de leurs filles. le personnage de Retta est particulièrement riche.
L'auteure sait nous immerger dans le contexte historique et nous faire partager leurs terribles conditions de vie, face à la famine causée par le charançon du cotonnier, à la fièvre des marais, aux ouragans… mais aussi face à la toute-puissance écrasante des hommes.
Une lecture captivante!
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Le chant de nos filles est un roman historique intéressant qui se passe en Caroline du Sud dans les années 20.

C'est l'histoire de trois femmes, que tout sépare. Il y a Gertrude, une femme et mère de quatre filles, violentée par son mari qui utilise tout son argent dans l'alcool. Il y a Retta, esclave affranchie et cuisinière pour la famille Coles. Et puis il y a Annie, la femme d'Edwin Coles. Leurs destins vont s'entrecroiser et elles vont s'entraider pour lutter contre certaines injustices.

J'ai aimé apprendre à connaître ces trois femmes dans ce roman choral. On s'attache facilement à chacun d'elle, même si j'ai trouvé qu'il manquait quelques chapitres supplémentaires sur Annie. J'ai eu une préférence pour Retta, une très belle personne, très solidaire avec les autres.

J'aime les romans historiques dans le Sud des Etats-Unis au début du XXe siècle, découvrir le fonctionnement des plantations (de tabac ici), la ségrégation malgré l'affranchissement des esclaves noirs. On constate que la mentalité sudiste n'a pas tellement changé d'avant la guerre de Sécession.

En plus du côté historique, l'auteure nous offre un roman sur les secrets de famille. le principal étant celui d'Annie qu'elle déterre par hasard. Elle va s'en rendre malade et j'aurais aimé la voir un peu plus combative.

J'ai apprécié les descriptions des paysages, notamment celles du marais qui permettent de nous y projeter facilement.

J'ai trouvé le début un peu long, les choses se mettent en place lentement. Mais j'ai trouvé la seconde moitié beaucoup plus dynamique et que j'ai lu quasiment d'une traite.

C'est donc un roman très intéressant que je vous conseille si vous aimez les romans historiques !
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Au Coeur de la Caroline du Sud, dans les années 20, nous rencontrons trois femmes que tout oppose et qui, pourtant, vont être unis par les difficultés que chacune rencontre. Annie, est une femme aisée qui doit faire face à sa famille détruire par une série d'événements. Retta, esclave affranchie, travaille toujours au service de la famille d'Annie. Gertrude, quant à elle, va devoir prendre des décisions pour fuir la pauvreté et son mari violent. Ensemble, ces trois femmes vont se battre, tout tenter pour s'en sortir, protéger ceux qu'elles aiment, et faire éclater de terribles vérités.

Dans ce livre, nous sommes plongés en Caroline du Sud à une époque où la ségrégation raciale et les inégalités sont omniprésentes. Les personnages de Gertrude, Annie, et Retta représentent chacune une facette de cette réalité. le style de l'auteure, les descriptions, et le rythme plutôt lent de l'histoire renforcent l'atmosphère lourde dans laquelle nous évoluons.

Les thématiques abordées sont fortes. Entre solidarité féminine, quête de liberté et résilience, nous sommes face à une histoire émouvante et prenante. Les liens qui se développent entre les personnages, malgré leurs difficultés et leurs différences, sont touchants.

Il s'agit d'un roman qui nous transporte dans le passé tout en éclairant des problèmes intemporels. En mêlant histoire, émotion et féminisme, l'auteure nous offre une histoire belle et marquante. Je ne m'attendais pas à un tel dénouement. La fin est une incroyable explosion qui m'aura fait verser quelques larmes.
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L'histoire se déroule en Caroline du sud dans les années 20 . Nous allons suivre le destin de trois femmes :
- Gertrude, mère de quatre filles, leurs champs de coton à étaient détruits par une infestation de charançon. Vivant dans la misère et sous les coups de son mari.
- Annie, riche grâce au récolte de tabac et de couture, à deux fils ainsi que deux filles à qui elle ne parle plus.
- Retta, domestique au service des autres, né avec un don unique
Trois femmes au passé cabossé, avec des joies mais surtout des peines. Elles vont se croiser, s'entraider, se confier pour aller de l'avant ensemble.

Un joli roman choral, j'ai apprécié ses trois destin de femme, les suivre dans leur bataille, leur décision, leur solidarité. Une plume réaliste et poignante, avec la place de la femme en première ligne. Un récit très féministe, ou celle ci est sublimée dans son combat quotidien. Un premier roman parfaitement orchestré, à lire absolument.
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Un roman chorale qui d'un premier abord est un peu long, les évènements ont du mal à s'enchainer.
Passé la moitié du livre, cela devient plus intéressant.
Ce roman est avant tout l'histoire de femmes de conditions différentes dans les années 1920 et comment elles vont s'entraider pour s'en sortir
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Dans ce livre, on plonge dans les années 20 au coeur de la caroline du Sud.
Les cultures ont étés détruites par une invasion de charançons et cela va bouleverser la vie de tous.
On suit 3 femmes :
- Gertrude, femme battue par son mari et qui essaie de sauver ses 4 filles de la famine
- Retta, bonne noire qui est porté par l'amour de son mari et qui voit les morts
- Annie, femme de Mr Coles qui gère la plantation et qui emploie Retta. Ses filles ont quittés la maison et un de ses fils s'est suicidé il y a plusieurs années.
On va voir comment leur destin vont se lier et comment ces 3 femmes qui n'ont rien en commun vont se battre pour protéger ce qui compte pour elles.
Une très belle fresque sur l'amour maternel mais aussi sur le courage des femmes pour faire face à l'insoutenable cruauté des hommes.
La nature hostile a aussi une grande importance dans ce roman et on voit comment l'environnement peut faire basculer des destins.
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Le chant de nos filles est un roman chorale où 3 femmes aux vies, au statut, aux souffrances différentes mais avec un destin commun..et un amour immense pour leurs enfants
Mme Annie, Gertrude et surtout Retta m'ont embarqué dans leur état du Sud des États Unis avec leurs codes, coutumes et leur paradoxes..
très belle lecture
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