- Je me sens si incapable de reconstruire une réalité qui a été pire que mes cauchemars les plus noirs. Et en plus, sous forme de BD ! Je me suis embarqué dans un truc qui me dépasse.
Et ceux qui finissaient dans les chambres à gaz avant d'être jetés dans les fossés, c'étaient eux qui avaient de la chance. Les autres, dans les fossés, ils devaient sauter quand ils étaient encore vivants. Les prisonniers qui travaillaient là, sur les vivants et les morts, ils versaient de l'essence. La graisse des corps brûlés, ils la recueillaient, et la versaient à nouveau pour que tout le monde brûle bien. (p.232)
"Sur certains points, il est exactement comme les caricatures racistes du vieux juif avare." (p. 133)
Père : Mais tu comprends, Anja et moi JAMAIS on n'a été séparés !
[...]
NON ! La guerre nous a éloignés, mais avant et après toujours on a été ensemble. Pas comme avec Mala, elle tout mon argent elle prend !
Fils : Auschwitz, papa... Parle-moi d'Auschwitz.
Père : [...] C'est quoi ça ?
Fils : Un nouveau magnétophone... [...]
Père : Alors, combien ça t'a coûté ?
Fils : 75 dollars seulement ! C'était en solde.
Père : Pff ! Chez Korvettes, maximum 35 dollars, tu l'aurais eu !
Fils : Bon, ça suffit ! Raconte-moi quand tu es revenu du camp de prisonniers en 1940...
Je n’arrive même pas à comprendre mes relations avec mon père. Comment pourrais-je comprendre Auschwitz? L’holocauste?
Je ne me sens toujours pas intégré dans la vie normale. Les camps de concentration m'ont rendu prématurément blasé, m'ont fait perdre tout sentiment violent de peur, d'amour ou de joie.
Comme le gaz est compris dans le loyer, il laisse un brûleur allumé toute la journée pour économiser des allumettes.
Fin juillet [1943], les nazis ont voulu liquider complètement notre ghetto. 10.000 juifs, ils ont pris en une semaine.
Sauf pour chercher à manger, on restait dans le bunker.
— Lolek ! Dieu merci, tu es sain et sauf !
— Dehors, c'est comme un champ de bataille ! Il reste presque personne dans Srodula. Ils ont tous été déportés ou tués.
De tous les juifs de tout Sosnowiec, peut-être 1000 il est resté dans le ghetto.
— Au moins ton sac est plein... Tu as trouvé à manger, non ?
— Que des vieux navets... et des livres.
— Des livres !? Ça va pas ! On peut pas manger des livres.
Tout le temps, on avait faim. On avait rien à manger jamais.
"Si tu mangeais comme ils te donnaient, c'était juste assez pour mourir plus lentement."