En 1991 parait le premier tome du diptyque Maus.
Art Spiegelman y racontait l'histoire de ses parents, juifs polonais ayant survécu aux camps de la mort. Il traitait de leur histoire, et de son histoire, lui qui est né dans les années 1950 en Suède.
Dans cette oeuvre magistrale, il racontait aussi l'impossibilité de tenir une place à côté d'un frère disparu et jamais connu, à proximité d'un père "impossible" et d'une mère suicidée à la fin des années 1960.
S'appropriant comme jamais avant lui le médium BD pour raconter cette histoire, son histoire, unique et cependant universelle,
Art Spiegelman crée un chef d'oeuvre narratif, dont le seul risque est de paraitre indépassable. Maus est la seule bande dessinée à recevoir le prix Pulitzer.
Indépassable pour les lecteurs mais aussi, peut-être, pour lui en tant que créateur, au risque de n'être que le créateur de Maus (ce qui n'est pas rien !) et de voir toute sa production ultérieure mesurée à l'aune de la grand'oeuvre.
MetaMaus, c'est à la fois tout cela et tout le reste.
C'est un making-off passionnant où l'auteur montre et explique les difficultés pour résoudre tel ou tel problème narratif, comment composer des planches, comment extirper et (p)rendre acte des paroles de son père à l'aune du savoir collectif.
C'est également un essai passionnant sur la bande dessinée.
Enfin,
MetaMaus permet de découvrir un concepteur de bande dessinée, un artiste toujours vivant, non pas écrasé par son oeuvre, mais toujours au risque de l'être. On découvrira un homme, profondément humain, honnête, et surtout comme le dit sa femme, absolument jamais prétentieux.
Une fois refermé
MétaMaus, je n'ai eu qu'une envie.
Relire Maus.
Relire pareillement ces deux ouvrages à la force et au contenu éprouvant, et différement avec l'aide du regard que
Art Spiegelman a bien voulu nous offrir et partager avec nous.
Merci Monsieur Spiegelman.
Lien :
http://leslecturesdecyril.bl..